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Dans les années 1930 à saint-bonnacin, au sud de la france, irénée, un jeune luthier, coule des jours heureux auprès de louise, écrivain public qui exerce son métier dans la gare du village.
Irénée voit passer les trains, mais n'en a jamais pris aucun. son paysage familier et ses amis de toujours suffisent à son bonheur, jusqu'au jour oú le médecin lui annonce qu'il est atteint d'une maladie incurable. lorsque ce mal se confirme, irénée prend la fuite. le hasard le mène dans un gros bourg chinois. il y passera de longs mois, entre une jeune fille très douce et un empereur de pacotille, le temps de se perdre, puis de s'accepter.
Irénée est un roman sensuel et sensible sur l'apprentissage de la différence.
Irénée est un premier roman dont l’accueil décidera de la trajectoire de son auteur. Je lui conseillerais - sans ironie - d’écrire des livres pour grands enfants (dans la collection Rouge et Or qui a nourri mes lectures à l’âge de raison). Il en a la fraîcheur, la simplicité de style, l’innocence, maniant avec aisance voire grâce des mots de tous les jours (« Les frontières du village étaient des élastiques entre les mains de quelques ambitieux », automne : « Les collines [plantées de vignes] ont commencé à afficher des dos de hérissons » ), démontrant avec Irénée sa facilité à imaginer une histoire habillement située entre rêve et réalité, de l’ordre du conte.
Autant dire que c’est un peu court pour nous adultes désenchantés (désenfancés !) qui avons lu le vice, la misère, la ville, le sexe, l’argent, la tragédie, la guerre, le sang, l’extermination, l’injustice, la maladie, la mort… Pour y trouver matière à résister, à s’élever, à comprendre. « Désespérés mais avec élégance » comme le chantait Brel. C’est ainsi que la littérature est grande mais elle concerne aussi nos enfants dès après l’apprentissage de la lecture, à qui il faut conseiller de lire Irénée.
C’est un très beau premier roman, tendu comme une corde de violon, dont les pages filent rapidement. Jeune luthier dans le sud de la France, Irénée apprend qu’il est condamné par une maladie incurable. A l’exacte moitié du roman, il quitte pour la première fois le village de son enfance : dès lors, il décide de faire s’accélérer sa vie en se jetant dans le vaste monde. Quittant son cocon, il s’offre un unique vol, fragile et chamarré : on le suit jusqu’en Chine à travers de singulières rencontres.
A travers ce héros, Antoine Broto nous offre une parabole émouvante et souvent joyeuse néanmoins. Il joue de l’éllipse, trace ses personnages en quelques lignes ou quelques dialogues et on y croit vraiment, on s’y attache. Ce roman se lit d’une traite et nous offre de belles réflexions, tant sur le temps qui passe que sur la richesse des différences.
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