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« Scott était stupéfiant - aussi beau à entendre qu'à voir. Bill, d'un autre côté, eh bien, on l'entendait avancer à tâtons. On voyait, en tout cas, la façon dont cela le troublait, la façon dont il se courbait en deux sur le piano, sa tête touchant presque les notes, ses doigts semblables à des tiges de saule se laissant traîner dans le courant. » Bill, jeune pianiste dont la célébrité commence à dépasser la scène new-yorkaise, est dévasté par la mort de son bassiste, Scott. Ses pas l'entraînent la nuit vers Harlem et ses tentations. Son frère, ses parents tentent de le protéger de cette dérive. Mais c'est comme s'il ne voulait plus qu'on l'aide. Il ne leur reste qu'à veiller sur lui. Inspiré de la vie de Bill Evans (1929-1980), Intermède bouleverse par sa vision romanesque d'une rare intensité. Owen Martell s'y impose avec une force littéraire exceptionnelle.
Bill Evans est un jazzman connu et réputé des années cinquante-soixante. En 1961, son comparse Scott LaFaro, contrebassiste de génie meurt dans un accident de voiture laissant Bill dévasté et perdu. La famille immédiate se soude autour de lui et Owen Martell narre cette année 1961.
Le livre se partage en quatre parties, le frère, la mère, le père et Bill Evans lui-même. Chacun est témoin de la peine du pianiste avec en toile de fond, leur vie en ces années. Bill Evans sans son piano, sans inspiration, ressemble à un ballot que chacun prend en charge à son tour, un enfant recueilli pendant le voyage de ses parents.
Chacun à son tour, raconte cette année 1961, leurs relations avec leur fils, frère. Cet homme qu’ils ne connaissent plus, cet homme qui les ramène à leurs souvenirs d’avant, ces petits riens qui mèneront Bill Evans là où il est. Le chagrin est un mur entre eux, tout comme sa vie d’artiste connu et reconnu. Alors, ils sont là, l’entourant de leur amour, de leur tendresse, de petits riens, pour éviter qu’il ne sombre plus bas. De belles pages lorsque son frère le suit dans les rues, au cas où, lorsque sa mère passe la nuit à le regarder, ou lorsque le père et Bill font une partie de golf.
Que devient un pianiste sans inspiration, sans désir de jouer c’est le sujet du livre et la mort de Scott LaFaro n’en est que le départ et la résilience de Bill Evans le but.
La distanciation que met Owen Martel, loin de rendre le roman froid, lui donne la douceur de l’amour parental et fraternel.
« Tant que vous êtes capable de supporter le poids du manque -ce qui veut dire, bien sûr, supporter l’absence-, c’est certainement la preuve la plus irréfutable, et la potentialité la plus merveilleuse, de la vie »
Un roman contemplatif tout en émotions, en retenue où le jazz suinte ses notes. Livre d’une belle écriture fine où l’émotion est à fleur de mots sans jamais quitter la ligne de crête. Le silence y est musique. Un intermède dans la vie du jazzman conclu par un retour sur scène.
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