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En 2008 paraissait chez Robert Laffont J'étais médecin dans les tranchées, le journal de guerre de Louis Maufrais, présenté par sa petite-fille, Martine Veillet. Le livre suscita un engouement considérable, doublé d'un succès éditorial. Marc Ferro parla d'un " texte hallucinant ". C'est que, durant la guerre, Louis Maufrais avait été partout, présent sur tous les fronts, de l'Argonne au Chemin des Dames en passant par Verdun et la Somme. Il livrait, avec son journal - illustré de surcroît de photos prises par ses soins -, un témoignage d'une valeur exceptionnelle.
Martine Veillet était sans doute loin de penser alors que ce livre donnerait, quelques années plus tard, naissance à une suite. En effet, après leur lecture de J'étais médecin dans les tranchées, de nombreuses personnes, pour la plupart des descendants de soldats dont les noms étaient cités par Louis Maufrais dans son journal, proposèrent de confier à Martine Veillet leurs archives familiales en vue d'approfondir l'oeuvre entreprise. Parallèlement, cette dernière décida de replonger dans les archives de sa propre famille, où sommeillaient encore bien des trésors cachés.
Ce livre propose de redécouvrir la Grande Guerre à travers le prisme non seulement des lettres échangées par Louis Maufrais avec sa famille, mais aussi de la correspondance de ses camarades de tranchées avec leurs proches. Martine Veillet ressuscite les revenants comme les fantômes de la guerre, qui hanteraient longtemps la mémoire des survivants. Construit chronologiquement, Ils étaient mes camarades de tranchées restitue autour de Louis Maufrais les points de vue et destins de plusieurs acteurs ou témoins du drame (soldats mais aussi membres de familles, en arrière du front) et se lit comme un roman. Une question sous-tend toute la réflexion de Martine Veillet : comment survivre à la guerre ? Et comment ceux qui en sont revenus ont-ils fait pour tenir ? Elle insiste en particulier sur le rôle décisif joué par " ceux de l'arrière ", autrement dit par les familles des combattants - et notamment par les femmes -, ainsi que sur la place centrale que tient l'amitié entre soldats dans les tranchées.
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