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Professeur dans le secondaire, discret et timide, père de deux enfants, Jean Martinez est un écrivain du terroir renommé, dont la vie bien rangée bascule quand son éditeur, souhaitant lui faire atteindre un public plus large, le force à rédiger un roman érotique se déroulant dans un camp de concentration.
Rongé par les scrupules, il perd peu à peu la confiance de sa femme, atterrée qu'il ait pu accepter ce projet, et ne trouve d'autre solution que de se réfugier dans la pratique du tennis amateur, auprès de camarades moins préoccupés par les problèmes moraux. Mais il fait alors la rencontre d'une jeune femme, admiratrice de ses livres, qui, plus naïve, l'encourage à poursuivre la rédaction du roman, et l'entraîne dans une histoire d'amour qui va l'amener, aux détours de la cinquantaine, à remettre en cause la façon dont il a vécu sa vie jusque-là.
Rédigé dans une langue doucement ironique, qui joue sur le décalage entre les questionnements moraux universels et les clichés de la vie ordinaire, Il faut croire en ses chances suit la trajectoire d'un monsieur tout le monde écartelé entre les rêves de gloire et le confort d'un bonheur simple, tour à tour attendrissant et grotesque, décrit avec dérision mais bienveillance.
Quel écrivain n’a pas rêvé de rencontrer un immense succès ? S’ils ne vivent jamais de leur écriture et sont obligés d’avoir une activité rémunératrice en parallèle, ils peuvent espérer connaître la gloire auprès d’un plus large public.
Martinez est de ceux-là. Il écrit dans un registre plutôt sous-estimé : la littérature de terroir. A presque cinquante ans, il mène sa petite vie avec sa femme Florence (« louloute »), à présent que les enfants ont grandi. Peu sûr de lui en public, il est pourtant habité de pulsions farfelues, voire mégalomaniaques, qui tapissent l’univers de François Szabowski. Professeur à Limoge, il est passionné par le tennis et joue en club où il y retrouve ses amis, eux-mêmes professeurs et artistes à leurs heures.
[...]
Il faut croire en ses chances n’est pas seulement un roman sur l’écriture et sur ce que l’écrivain est prêt à faire ou non pour passer à la postérité. C’est avant tout un roman sur l’égarement, sur les doutes qui nous assaillent lorsque le moment est venu de prendre des décisions qui vont changer notre manière d’être, notre environnement, notre identité.
C’est aussi un roman comique (mais méchant aussi quand on y pense) où le décalage incessant entre Martinez et son entourage est décuplé par les longs titres des chapitres (une spécialité de François Szabowski) qui composent une sorte de manuel d’urgence en cas de danger de mort - d’autant plus décalé que les péripéties de Martinez auraient besoin d’un autre type de protocole de secours ! Si les personnages sont farfelus, les dialogues et les descriptions piquantes, le rythme des phrases maîtrisé et la narration bien séquencée, on peut toutefois reprocher que les personnages de l’éditeur et de la tante sont cliché.
Aux forges de vulcain, une jeune maison d’édition indépendante, cache derrière des couvertures pas très jolies une mise en page intérieure esthétique, originale (les numéros de page sur les côtés, vous aimez ?) et confortable. Une maison et un auteur à suivre !
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/il-faut-croire-en-ses-chances-francois-szabowski-a106172152
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