"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sous les apparences d'une série politique, House of Cards explore l'affirmation subversive de Machiavel : et si le prince était un animal féroce ? Parviendrait-il à maîtriser sa soif de sang ou serait-il fidèle à sa nature profonde ? Dans leur quête du pouvoir, les ambitions implacables de Frank Underwood, de sa femme Claire et de son adjoint Doug Stamper les conduisent à faire voler en éclats la frontière entre le bien et le mal. Dans une logique machiavélienne poussée à l'extrême, la nécessité propre à la situation l'emporte toujours sur la morale commune : ils sont des prédateurs qui entendent bien gagner la lutte pour la survie.
Emmanuel Taïeb explore la façon dont les créateurs de la série mettent en scène des figures criminelles et monstrueuses, telles qu'on peut les trouver dans l'univers du polar ou des films d'horreur, puis les implantent dans l'univers politique qui, par sa faible résistance à la violence, devient un laboratoire de destruction systématique. Dans cette variation sur le conflit entre brutalisation et civilisation au coeur du pouvoir, la politique devient le lieu même du crime.
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