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Hotel Savoy

Couverture du livre « Hotel Savoy » de Joseph Roth aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070709052
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La Première Guerre mondiale s'achève. L'immense Russie libère ses prisonniers qui affluent, de plus en plus nombreux, aux portes de l'Europe. C'est là, dans une de ces petites villes dont il connaît bien l'étrange atmosphère, que l'auteur nous conduit. Gabriel Dan rentre de Sibérie ; séduit par... Voir plus

La Première Guerre mondiale s'achève. L'immense Russie libère ses prisonniers qui affluent, de plus en plus nombreux, aux portes de l'Europe. C'est là, dans une de ces petites villes dont il connaît bien l'étrange atmosphère, que l'auteur nous conduit. Gabriel Dan rentre de Sibérie ; séduit par le gigantesque Hôtel Savoy, il y loue une chambre. Le jeune homme croira bientôt découvrir un monde nouveau. Mais plutôt, ces longues années de guerre et de captivité l'ont à ce point transformé que tout lui apparaît maintenant sous un jour différent. C'est un regard neuf, regard d'enfant parfois, qu'il jette désormais sur le monde. Et nous découvrons avec lui la vie fascinante de l'hôtel, faisant successivement la connaissance des êtres les plus divers, extravagants, touchants ou inquiétants : Santschin, le pauvre clown ; l'industriel Neuner, qui tente de faire face à ses ouvriers en grève ; Bloomfield, le richissime ; Alex, le jeune dandy ; Ignace, dont l'ombre plane sur tout l'hôtel, et surtout la tendre Stasie, et Zwonimir, révolutionnaire passionné, devenu le fidèle ami de Gabriel.L'Hôtel Savoy, où le luxe des premiers étages contraste avec la misère qui règne aux étages supérieurs, est un évident symbole : «À l'image du monde, le Savoy rayonnait à l'extérieur d'un éclat intense, étincelant de la splendeur de ses sept étages ; et la misère y habitait dans la proximité de Dieu...»

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Avis (1)

  • Roman d’atmosphère talentueusement écrit qui dresse un état des lieux de l’Europe de l’Est entre la fin de la 1ere guerre mondiale et la révolution russe. Roth se sert de l’hôtel Savoy pour symboliser la société entre riches et pauvres mais tous connaissant une situation de grande instabilité,...
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    Roman d’atmosphère talentueusement écrit qui dresse un état des lieux de l’Europe de l’Est entre la fin de la 1ere guerre mondiale et la révolution russe. Roth se sert de l’hôtel Savoy pour symboliser la société entre riches et pauvres mais tous connaissant une situation de grande instabilité, d'inquiétude et de misère. Il décrit entre autre l’arrivée en masse des prisonniers de guerre détenus en Sibérie alors libérés. « Il s’harmonise bien avec la pluie, le flot des arrivants qui déferle tous ces jours avec une force nouvelle. Ils vont dans la pluie fine et oblique, c’est la Russie, la vaste Russie, qui les rejette. On n’en voit pas la fin. Ils viennent tous par le même chemin, dans leurs vêtements gris, le visage et les pieds recouverts par la poussière toutes ces années de pérégrinations. Comme elle ils sont gris, et comme elle incessants. (…) Nous sommes comme eux, nous aussi la Russie nous a rejetés et nous rentrons tous chez nous. (…) Nous sentons la révolution. Elle vient de l’Est, et aucun journal, aucune armée ne peuvent l’arrêter. »
    Joseph Roth ne mentionne ni le pays ni le nom de la ville. Par le texte, on comprend qu’il ne s’agit ni de l’Autriche ni de l’Allemagne. Certains experts pensent qu’il s’agirait de la Pologne, dans une région frontalière avec la Russie.
    « L’hôtel Savoy, dit Zwonimir aux arrivants, est un riche palais et une prison. En bas habitent, dans de belles et vastes chambres, les riches ; en haut les pauvres hères qui ne peuvent pas payer leur chambre et donnent en gage leurs malles à Ignace. (…) Cette ville est un tombeau pour les pauvres gens. Les ouvriers de l’industriel Neuner avalent la poussière des brosses et meurent tous dans leur cinquantième année. (…) Je sens l’odeur de la révolution. Les banques emballent leurs coffres forts et les envoient dans d’autres villes.
    On rencontrera le narrateur, Gabriel Dan qui rentre de 3 ans de camp en Sibérie et malgré sa situation de pauvreté, savoure chaque instant de liberté ; son oncle riche, avare, égoïste et sans pitié Phébus Böhlaug et son fils, cousin de Gabriel, le prétentieux Alex, jeune dandy ; Santschin un pauvre clown ; l’industriel Neneur face à la grève de ses ouvriers qui vont se révolter ; Henri Bloomfield le multi-milliardaire qui vit aux US mais vient chaque année se recueillir sur la tombe de son père Jechiel Blumenfeld et qui, lors de ses visites annuelles, distribue de l’argent selon les causes exposées ; la belle et tendre Stasie, danseuse dans un cabaret et qui rêve d’aller à Paris ; Zwonimir, révolutionnaire au timbre haut et franc-parler qui deviendra l’ami de Gabriel.
    « A l’image du monde, le Savoy rayonnait à l’extérieur d’un éclat intense, étincelant de la splendeur de ses sept étages ; et la misère y habitait dans la proximité de Dieu… »
    Joseph Roth, ami de Stefan Zweig, a fait partie du groupe intellectuel autrichien qui a tenté d’alerter l’Europe de la barbarie du nazisme, en vain… Il a vécu à Paris où il est mort en 1939, dans un état de grande misère. Parmi une œuvre abondante, ce livre serait le premier qui fut édité. C’est un roman qui ne se lâche pas et qui confirme le talent de l’écrivain, auteur du célèbre livre, « La marche de Radetzky ».

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