"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un hôtel de luxe, l'Hôtel Arcadia, Sam, photographe de guerre et Abhi, le directeur, se retrouvent otages d'un groupe terroriste pendant soixante-sept heures.
Sam, qui couvre depuis de nombreuses années les conflits à travers le monde est passée maître dans l'art de photographier les morts, la mort. C'est au retour d'une de ses missions qu'elle fait halte dans cet hôtel international pour un repos luxueux de quelques jours, une enclave silencieuse dans laquelle tenter d'oublier les cris et la terreur.
Abhi, peu enclin à suivre la tradition familiale, se forgeant une vie à l'abri des conflits militaires dans lesquels se distinguent son père et son frère, est devenu gérant de cet hôtel. Loin de la réussite à laquelle il se croyait promis, il croupit et a renoncé à ses ambitions.
Entre ces deux êtres qui ne se sont jamais rencontrés, se tisse, au fil de ces deux jours et deux nuits, par téléphone et écrans interposés, une relation de confiance qui va leur permettre de ne pas céder à la terreur ambiante. Deux témoins pris dans une tourmente qu'ils n'ont pas créée, contraints par le danger, la mort qui rôde et l'impuissance, à faire face aux blessures de l'enfance, aux humiliations, à l'aspiration à l'amour et à la reconnaissance, à la solitude, au deuil. Un lien qui va permettre, le sentiment d'impuissance surmonté, de sauver un enfant, Billy.
La narration, sous-tendue par l'urgence, suit le décompte des heures qui s'écoulent de la prise de l'hôtel jusqu'aux petites lueurs du jour précédant l'assaut attendu des forces de police. Un véritable Piège de cristal 2.0 où, en prise directe, en suspens, le lecteur otage assiste à la folie meurtrière du monde. Un récit haletant, un thriller parfaitement maîtrisé qui aborde en filigrane des thématiques profondes qui résonnent particulièrement avec notre époque contemporaine. À travers les contradictions inhérentes au personnage de Sam, une photographe qui porte l'actualité d'un conflit à l'attention des autres, tout en créant de l'art de ses souffrances, Sunny Singh investigue en profondeur le rapport entre image et réalité.
Sam est une photographe de guerre qui de retour de mission, séjourne à l'hôtel ARCADIA. Réveillée en pleine nuit par des coups sourds, elle comprend que l'hôtel est assiégé par des terroristes. Alors qu'Abhi, le directeur de l'hôtel, appelle toutes les chambres pour demander aux résidents de ne surtout pas sortir, la situation est bien trop tentante pour Sam, habituée à se trouver au coeur du conflit. Appareil-photo en bandoulière, elle plonge en incursion dans les nombreux étages pendant qu'Abhi, qui s'est enfermé dans le poste de surveillance, suit son parcours mais aussi celui des terroristes. HOTEL ARCADIA raconte les soixante-sept heures précédant l'assaut du bâtiment par les autorités.
Je commencerai par vous dire que je ne suis pas forcément d'accord avec la classification de ce livre dans la catégorie "thriller". Alors oui, le livre se déroule sur fond d'attaque terroriste et jusqu'à l'assaut des forces de l'ordre, mais en réalité la présence des terroristes ne sert qu'à donner un contexte et ils sont assez peu présents dans l'histoire. Selon moi, c'est un roman, un huis-clos entre les personnages d'Abhi et de Sam, l'histoire étant centrée sur leur présent mais également sur leur passé.
C'est justement la singularité des personnages qui donne toute sa force à ce roman, qui ne repose que sur eux, car il n'y a pas réellement d'intrigue, d'où quelques longueurs et répétitions. Contrairement à ce que suggère la quatrième de couverture ("thriller haletant et terrifiant"), je n'ai pas vu de suspense. Il ne s'agit pas de savoir si le personnage de Sam, bravant le danger en sortant de sa chambre, va réussir à échapper aux terroristes.
En réalité, l'histoire est construite autour de la relation que vont nécessairement nouer Sam et Abhi, puisque lui peut la guider grâce aux caméras de surveillance, et elle peut le renseigner sur l'état des pertes parmi les résidents de son hôtel. Il y a de nombreuses incursions dans leur passé respectif pour comprendre les êtres qu'ils sont aujourd'hui.
Abhi, fils et frère de militaire, qui a justement dû batailler pour échapper à cette destinée, quitte à être le déshonneur de la famille, et qui est parti vivre son homosexualité dans le faste et le luxe de la ville. Son personnage est particulièrement attachant; lui seul peut renseigner la police à l'extérieur sur ce qui se passe à l'intérieur et leur donner de précieuses informations, il devient sans le vouloir la clé de voûte de l'assaut, le héros, le combattant qu'il n'a justement pas voulu être en s'écartant du chemin tracé pour lui par son père et son frère.
Sam, qui se noie et s'oublie en photographiant des morts, qui ne s'autorise aucun chagrin, aucune compassion, seul moyen de résister aux enfers qu'elle côtoie. Son personnage est assez dérangeant, sa froideur, son manque d'empathie et sa fascination pour les morts, presque au mépris des vivants, paraissent exagérés et du coup font perdre le personnage en crédibilité. J'ai eu du mal à croire qu'on pouvait être aussi dénuée d'humanité... Toutefois, confrontée à la générosité et à la bienveillance d'Abhi, elle va devoir revoir son jugement et ses convictions.
En définitive, je dirais que HOTEL ARCADIA est un roman psychologique qui souffre d'un manque de rythme mais qui possède une fin de thriller, efficace et terriblement agaçante.
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2016/07/03/34016768.html
Sam, photographe de presse, vient d'arriver à l'hôtel Arcadia, magnifique palace où elle compte bien passer une bonne nuit après avoir pris un bon bain. Mais voilà qu'elle est réveillée par des cris et des tirs d'armes automatiques. Son téléphone intérieur sonne. Le concierge la supplie de bien verrouiller sa porte et de n'ouvrir à personne sous aucun prétexte. Il raccroche immédiatement. Pendant ce temps, dans le grand hall d'entrée, Abhi, le patron de l'hôtel doit se cacher derrière le comptoir pour survivre aux rafales d'une bande de terroristes qui sont en train de prendre d'assaut son établissement...
Et la suite au prochain numéro. Cet épisode 1, offert pour d'évidentes raisons commerciales par les éditions Galaade, n'est qu'un teaser, un préquel, destiné à accrocher l'éventuel lecteur qui voudrait bien se laisser tenter par toute la série. Dans ce cas précis, le procédé semble particulièrement efficace. Quoi de plus dramatique que ce genre de situation qui nous rappelle d'ailleurs un tragique événement récent survenu dans un palace de Bombay. Le lecteur ne peut que trembler en suivant de braves gens aux prises avec des tueurs impitoyables. Le style de l'auteure est simple, efficace et percutant. On attend la suite avec impatience. Bien sûr.
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