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Homme a tout faire (l')

Couverture du livre « Homme a tout faire (l') » de Walser/Weideli aux éditions L'age D'homme
Résumé:

Maître à écrire de Kafka, salué par les plus grands écrivains de son temps (Hesse, Hofmannstahl, Mann, Zweig, Musil) comme leur égal, Robert Walser (18781956) n'occupe pas encore la place qui lui est due.
Son oeuvre apparaît pourtant, aujourd'hui, comme la " plus singulière sans doute que la... Voir plus

Maître à écrire de Kafka, salué par les plus grands écrivains de son temps (Hesse, Hofmannstahl, Mann, Zweig, Musil) comme leur égal, Robert Walser (18781956) n'occupe pas encore la place qui lui est due.
Son oeuvre apparaît pourtant, aujourd'hui, comme la " plus singulière sans doute que la Suisse allemande ait produite durant le demi-siècle qui sépare Gottfried Keller de Frisch et Dürrenmatt " ainsi que le relève Walter Weideli, le traducteur de cette première version française de L'homme à tout faire. Cette désaffection est peut-être le contrecoup de l'extrême indépendance de Walser qui vécut toujours en marge des milieux littéraires, passant les vingt-sept dernières années de sa vie à l'asile psychiatrique de Herisau, où il se contenta, après avoir cessé d'écrire, de " rêver dans un modeste coin " tel un Hölderlin de l'ère industrielle.
L'homme à tout faIre (Der Gehülfe, paru pour la première fois à Berlin en 1908) est le roman le plus important de Robert Walser, C'est l'évocation apparemment banale de la vie d'un petit employé du nom de Joseph Marti, entré au service de l'ingénieur Tobler, l'inventeur d'une horloge-réclame et d'un fauteuil mécanique. Logé et nourri chez les Tobler, dans une villa pimpante dominant le lac de Zurich, Joseph doit tenir les comptes du " bureau technique " de son patron, recevoir les clients et, surtout, éconduire les créanciers.
Être mystérieux, rêveur et fantasque, Joseph Marti se révèle d'une ingénuité étrange procédant d'une sorte de voyance mélancolique. Pourquoi se soumet-il à la tutelle quasi tyrannique de son employeur ? Quels liens secrets l'unissent-ils à Mme Tobler avec laquelle, durant les fréquents voyages du " maître ", il converse longuement ? Quel est le dernier mot de sa non-volonté, de sa non-ambition et de sa soumission à un monde dont toutes ses réflexions dévoilent l'absurdité et l'aliénation ? Ce sont quelques-unes des nombreuses questions qui sous-tendent cet extraordinaire roman, où toutes les préoccupations de l'homme contemporain se trouvent évoquées par une conscience foncièrement autre, Walser ne cessant de s'identifier à son personnage.
Jean-Louis Kuffer

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