"Histoire vraie de nos vies formidables" un roman réjouissant et singulier sur les relations mère-fille
Une mère et une fille se regardent et se racontent au prisme du temps passé.
Betsy, aspirante écrivaine, écrit l'histoire de sa mère, Lois, une enfant du Midwest qui a tout quitté dans les années 50 pour embrasser une carrière à l'opéra.
En retour, cette dernière confie à sa fille, ses souve- nirs de jeune mère et de femme ambitieuse boulever- sée par l'arrivée d'un enfant dans l'Amérique opu- lente de l'après-guerre.
Ultime tentative de rapprochement entre une mère et une fille, le livre d'Elizabeth Crane est un entrelacs subtil de tendresse et de regret, d'anecdotes fami- liales et de descriptions sociales.
"Histoire vraie de nos vies formidables" un roman réjouissant et singulier sur les relations mère-fille
Lois née en 1936 à Muscatine dans le midwest, élevée pour être une bonne épouse et une bonne mère, mariée, une fille, quitte tout pour devenir cantatrice. Elle part à New-York, prend des cours de chant, finit par divorcer et récupère sa fille Betsy qui vivait jusque là essentiellement avec son père.
Betsy née en 1961 a des difficultés à se trouver, boit trop, enchaîne les petits boulots et finit par vouloir écrire.
Dans ce roman largement autobiographique Betsy raconte l’histoire de sa mère et Lois celle de Betsy. Elles parlent des grandes lignes de leur vie, se permettant de broder, d’arranger la réalité afin de l’enjoliver. Dans des passages en italique, elles échangent leur point de vue et commentent la narration de l’autre.
Il ne faut pas oublier en lisant ce livre que seule Elizabeth Crane écrit, que sa mère est morte depuis plusieurs années. C’est une façon pour elle de se rapprocher de sa mère, de se réconcilier avec elle après lui avoir souvent reproché d’être responsable de ses échecs.
Mais ce livre est déconcertant car on ne sait pas toujours qui de la mère ou de la fille s’exprime. Il faut chercher des indices : l’année, la ville, le conjoint… pour rétablir le fil.
Grâce au style agréable d’Elizabeth Crane on lit ce livre facilement et avec plaisir, mais une fois refermé, on se demande ce qu’il va en rester ?
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2018/01/histoires-vraies-de-nos-vies.html
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix Elle 201, catégorie roman.
Voici un livre au concept vraiment très original : l’auteur s’imagine assise à côté de sa mère décédée en 1998 et tente d’imaginer ce que chacune croyait savoir de la vie de l’autre, il en ressort un roman dans lequel la mère et la fille s’adressent l’une à l’autre au gré des chapitres.
La fille Betsy, écrivain, réécrit l’histoire de sa mère, Lois une cantatrice qui a connu une certaine célébrité. Le récit est entrecoupé de chapitres dans lesquels Lois confie ses souvenirs à sa fille. Le tout est ponctué de dialogues imaginaires en italiques entre la mère et la fille.
Mais Betsy réécrit l’histoire de sa mère à sa façon : elle imagine plusieurs scénarios de mêmes scènes, elle réécrit un chapitre après une remarque imaginaire de sa mère pour en donner une version plus conforme à la réalité. A un moment, elle part dans un certain délire en imaginant des épisodes où elles sont sœurs, elle vire dans le loufoque quand elle imagine sa mère revenir de l’au-delà pour assister à son mariage comme il est possible aux morts de le faire mais seulement une fois … (imaginez les réactions des invités, les interrogations de certains qui se demandent pourquoi leur parent décédé n’est pas revenu lui aussi pour assister à son mariage...) L’auteur dit alors écrire un " mélange de science-fiction et de récit subjectif, inventer un nouveau genre. La sci-fi-subjective".
Betsy et Lois entretiennent une relation compliquée faite de non-dits, de regrets et de rivalité, on découvre une enfant qui s’est sentie délaissée par une mère trop préoccupée par elle-même, immature, en proie à ses propres tourments. Avec beaucoup d’autodérision l’auteur, qui fait semblant de se cacher derrière Betsy dans ce texte qu’elle décrit comme non autobiographique, dévoile une relation manquée qui se traduit dans son récit par une absence de souvenirs partagés qui m’a particulièrement marquée.
Ce roman très particulier par son concept est difficile à chroniquer, je l’ai trouvé très plaisant à lire, le style est alerte et très vivant. L’auteur joue sur les différences de points de vue de la mère et de la fille et, derrière son ton léger, aborde des thèmes universels comme les combats féministes, la maternité, la relation mère-fille, les problèmes d’alcool, de dépression et les multiples galères rencontrées dans une vie. L’auteur s’amuse à brouiller les pistes, mélangeant à l’envie le portrait de sa mère et le sien voulant "Refléter au plus juste qui elles étaient/sont/auraient pu être/pourraient être". Derrière l’autodérision et le ton léger parfois un peu déjanté, au milieu de beaucoup de tendresse, j'ai senti percer une souffrance bien émouvante.
Un roman très original qui tente de montrer ce qu'une mère sait de sa fille et ce qu'une fille sait de sa mère au travers d'histoire pas si vraie que ça de leurs vies pas si formidables que ça. Un joli moment de lecture.
Quelques boites à ranger dans un grenier et voilà les souvenirs qui surgissent. Son père Fred était professeur de musicologie , sa mère Lois cantatrice. Betsy est née dans une famille où l'on ne jette rien.
Lois est obligée pour son travail à de fréquents séjours à New-York. Un papa et une maman qui empruntent un chemin différent, une petite fille qui ne comprend pas pourquoi elle doit changer de cadre de vie et d'école, pourquoi elle ne peut pas voir son papa un mercredi sur deux.
Quand elle sera grande, Betsy sera vedette à Broadway, vétérinaire ou espionne, mais à douze ans avec sa copine Nina ses sujets de conversations tournent autour des garçons et des garçons.
Boire pour oublier sa solitude à en devenir alcoolique, entre déménagements, petits boulots et relations amoureuses décevantes.
L'auteur explore donc son histoire personnelle, mais ce récit est bien éloigné d'une autobiographie traditionnelle. Elle s'imagine assise aux côtés de sa mère et chacune raconte ce qu'elle croit savoir de la vie de l'autre. Si les cent premières pages sont agréables à lire, avec des passages savoureux comme lorsque Betsy jouent avec ses amies à la psychologue, ensuite malheureusement on déroche vite. Betsy souhaite, en effet, écrire l'histoire de sa maman, pas vraiment les événements tels qu'ils se sont déroulés, mais des circonstances similaires et crédibles alors elle se laisse emporter par son imagination et invente des histoires où mère et fille sont soeurs, la ligne de séparation entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas devient complètement floue.
Un récit donc non conventionnel, très novateur, bien écrit mais dans lequel je n'ai pas réussi à m'immerger.
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