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«Je dus avaler l'hostie moi aussi, honteuse de ne savoir comment m'y prendre et de poser des questions. «Surtout, ne lui fais pas toucher tes dents», m'avait dit ma mère. Quel affreux débat de langue et de bon dieu ensalivé ! C'était à tel point long et raté que je commençai à douter que ce fût là... Dieu. L'idée ne me lâchait plus, impossible de penser à autre chose : je sanglotais. Voyant mon émotion, le prêtre et les parents se félicitèrent de ma piété extrême.»
Dans un texte dense et précis, Colette Peignot, plus connue sous le pseudonyme Laure, revit ses impressions de petite fille qui porte un regard décalé sur le milieu bourgeois dans lequel elle grandit. Son enfance, baignée de morale catholique, est marquée par la guerre et la présence d'un abbé pédophile, dont elle et sa soeur sont victimes. Histoire d'une petite fille est le récit d'un éveil et d'une prise de conscience, qui conduiront Colette Peignot au rejet de son milieu et à des engagements politiques et personnels radicaux.
Cette nouvelle édition est accompagnée d'une biographie de l'autrice et d'un cahier de photographies sur Paris durant la Grande Guerre.
Laure est le pseudonyme de Colette Peignot née en 1903 et morte en 1938. Née dans une famille de la bourgeoisie industrielle, après la mort de son père, elle se détache de sa mère, sévère et bigote, qui a préféré écouter le prêtre installé chez elles et pourtant abuseur de ses filles ! Elle se révolte contre la religion très jeune et ce petit récit nous livre quelques écrits de sa jeunesse !
Sa santé fragile ne l’empêche pas de braver tous les interdits et de vivre une relation tumultueuse et néfaste avec Georges Bataille ! Elle mourra jeune de la tuberculose et c’est bien dommage car son écriture est très agréable à lire, malgré sa jeunesse, ses analyses de ce qu’elle vit et voit sont pertinentes et plutôt avant-gardiste pour la première moitié du 20ème siècle.
Ce livre me semble être une compilation de divers écrits, plutôt qu’un journal suivi, mais dans un même récit, il est parfois difficile de situer le moment dont elle parle, à savoir si c’est son présent ou son passé !
Elle a un sens de la justice ou plutôt de l’injustice extrêmement développé, ce qui influe fortement sur sa vie et ses engagements. Elle fut surréaliste et contestataire, très à l’avant-garde de ses contemporaines mais cela m’a donné l’impression d’une fuite en avant dans l’intention de se perdre et ne plus ressentir !
Merci aux Editions de La Lanterne de m’avoir offert l’opportunité de lire ce livre et ce fut une jolie, mais très courte, découverte d’une femme sortie du joug de son éducation.
#histoiredunepetitefille #editionsdelalanterne
Bonjour mes amis,
Je viens de terminer, un livre autobiographique de Colette Peignot, Laure est son pseudo, Histoire d'une petite fille, SP, envoyé par la masse critique de Babélio !
Une belle découverte, car je ne connaissais absolument pas cet auteur, née en 1903, et décédée en 1938, de tuberculose !
Biographie, très surprenante, Colette est élevée dans un milieu bourgeois, où elle grandit, baignée de morale catholique, elle est marquée par la guerre où elle perd son père et deux de ses oncles, au combat !
Un abbé pédophile qui s'en prend à sa soeur, ainsi qu'à elle même, lui font rejeter son milieu, et à des engagements politiques ! Colette adhère au parti communiste en 1926 ! Elle se lie avec Boris Souvarine, et ensemble ils
créent la revue La critique Sociale !
C'est un récit autobiographique âpre et sans concession, ce récit est accompagné de la vie de Colette, et à la fin du livre des photos qui illustrent Paris durant la Grande Guerre !
L'écriture de l'auteur est incisive, dure par moments, mais vrai, d'une jeune femme qui n'oublie pas son enfance dans ses impressions !
Ce récit m'a surprise, mais dans le bon sens !
Un peu déroutée malgré tout !
Votre Martine
Avec ce court récit, Colette Peignot raconte son enfance vécue entre l’appartement parisien et la maison de campagne de ses parents au début du XXème siècle.
Enfant de la grande bourgeoisie, elle a été élevée dans le mépris des classes inférieures et le dévouement absolu à la religion. Mais son regard sur ceux qu’elle croise tout au long de sa jeunesse, l’interroge au plus haut point et fait naître en elle les prémices de son engagement politique futur.
Perdant son père et nombre d’hommes de sa famille pendant la Grande Guerre, elle se révolte contre la religion représentée pour elle, par un prêtre pédophile qui a élu domicile aux côtés de sa mère devenue veuve.
Le parcours de cette jeune fille est tout à fait passionnant et elle serait certainement devenue une grande écrivaine si elle n’avait pas été atteinte, dès son plus jeune âge, par la tuberculose dont elle mourut à l’âge de 35 ans.
Pour me plonger pleinement dans l’écriture poétique de Collette Peignot, il m’aurait fallu la connaître un peu et l’entrée directe dans ce récit par l’un de ses rêves, si sensible soit-il, est un peu déconcertante. Cela m’a donné le sentiment de lire l’extrait d’un récit bien plus dense dont il me manquait le début.
Mais son intelligence est tellement vive et son sens de l’injustice si exacerbé que j’ai vite été conquise par les mots de cette jeune fille qui s’est extirpée de son milieu pour devenir une révolutionnaire convaincue.
Ce récit immersif et intense est accompagné d’une biographie de l’autrice et d’un cahier de photographies qui illustrent à merveille la jeunesse de celle qui prit le nom de Laure et rejoignit les mouvements surréalistes et contestataires de l’entre-deux guerres.
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