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Histoire du vers français. Tome II

Couverture du livre « Histoire du vers français. Tome II » de Georges Lote aux éditions Epagine
Résumé:

Il ne semble pas, quand on considère les premiers monuments de notre littérature versifiée, que celle-ci soit appelée à un magnifique avenir. On n´y voit que des syllabes péniblement assemblées, coupées par une césure et par une rime, ou plutôt par un embryon de rime, et dont l´intérêt... Voir plus

Il ne semble pas, quand on considère les premiers monuments de notre littérature versifiée, que celle-ci soit appelée à un magnifique avenir. On n´y voit que des syllabes péniblement assemblées, coupées par une césure et par une rime, ou plutôt par un embryon de rime, et dont l´intérêt esthétique est manifestement très mince. La forme en est étriquée, pesante et sans ampleur. Les vers, de maigres octosyllabes, y sont groupés en strophes, mais ces strophes ne révèlent aucune habileté. On sent que l´ouvrier, encore peu capable d´initiative, est à peine sorti d´apprentissage, et qu´il se borne à suivre docilement les modèles que lui offrent ses maîtres latins. Il hésite sur la solution des problèmes qui lui sont proposés, risque à peine quelques césures épiques ou quelques rimes féminines, sans doute parce qu´il n´est pas absolument sûr de l´accueil que ces nouveautés rencontreront. Tout démontre son inexpérience. Pourtant le grand fait s´est accompli, et désormais le vers français est créé. Si peu hardis qu´aient été les auteurs de la Passionet de Saint Léger, ils ont eu tout de même l´audace d´écrire en langue vulgaire, dans leur langue, et de renoncer à la forme de la séquence, qui était celle de Sainte Eulalie, trop irrégulière pour qu´elle pût être améliorée par quelque progrès. Nul souci artistique, bien entendu, ne les avait guidés : ils essayaient seulement d´écrire une histoire pieuse, destinée à l´édification du menu peuple, de telle façon qu´elle pût être comprise et qu´elle se gravât facilement dans les mémoires. Ils n´avaient pas d´autre désir. Mais leur tentative, à laquelle ils attachaient sans doute fort peu d´importance, devait être féconde, puisqu´elle a rendu possible l´admirable floraison de notre poésie française.

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