"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1900, dominatrice, débordant d'hommes et de vitalité, l'Europe attend tout du siècle nouveau, qu'elle place sous le signe du progrès indéfini. L'homme blanc est partout, au-delà des mers, sur des terres qu'il a conquises et peuplées, dans des sociétés qu'il domine sans complexe. L'avenir est radieux, même si beaucoup d'Européens, trop pauvres, doivent s'expatrier. Ce qui n'empêche pas la population du continent de croître : jamais dans l'Histoire celui-ci n'a acceuilli une si grande part de l'humanité. Mais cette superbe se heurte à la réalité des guerres, des massacres et des révolutions. A aucun moment sous nos cieux la violence ne s'est autant déchaînée. Parallèlement, les percées techniques, les progrès médicaux se poursuivent. Morts données d'un côté, vies sauvées de l'autre : ce XXe siècle sera un temps incertain.
Incertitudes également dans l'évolution des comportements familiaux : du début de la Première Guerre à la fin de la Seconde, la fécondité des couples régresse dans nombre de pays et parfois s'effondre en dessous du seuil de remplacement de générations. C'est le temps des berceaux vides, voie de repli que la France a suivie depuis le XVIIIe siècle, mais où elle n'est désormais plus seule, dépassée même par des Etats comme l'Angleterre ou l'Allemagne, maintenant plus malthusiens qu'elle.
Puis, en 1946, après les années d'horreur, survient l'étonnat baby boom, un sursaut vital. Personne alors ne prévoit un nouveau recul de la natalité, qui menacerait les équilibres : la révolution démographique paraît achevée, la croissance, qui atteint parfois des sommets historiques, semble suivre un régime de croisière. Or brusquement, à partir de 1965, c'est le reflux ; il s'accentue d'année en année, posant le problème du remplacement des générations. Simultanément, se manifeste un net allongement de la longévité. Moins de jeunes, toujours plus d'anciens dans une Europe qui vieillit : quel avenir se dessine au seuil du troisième millénaire ?
Jean-Pierre Bardet, professeur à l'université de Paris-IV Sorbonne, directeur d'études à l'EHESS, est l'auteur d'une thèse consacrée à la population de Rouen sous l'ancien régime (1983) ; il a participé à la direction ou à la rédaction d'ouvrages collectifs dont Enfance abandonnée et société en Europe, XIVe-XXe siècle (1991) et Peurs et Terreurs face à la contagion (1988).
Jacques Dupâquier, de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), ancien directeur d'études à l'EHESS, est l'auteur d'une thèse sur la population du Bassin parisien (1979) ; co-auteur de la réédition de l'Histoire générale de la population mondiale (1968), de l'Histoire de la démographie (1985), il a dirigé l'Histoire de la population française (1988, 4 vol.) et, en collaboration avec Denis Kessler, un ouvrage consacré à La Société française au XIXe siècle (Fayard, 1992).
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !