Heinz Mack, né en 1931, vit et travaille à Düsseldorf. Son travail a été l'occasion de nombreuses expositions personnelles et collectives et il est actuellement présent dans plus d'une centaine de collections publiques. Dès les années 1950, il participe activement au renouveau de la peinture allemande et expose deux fois à la documenta de Cassel (1959, 1964). En 1970, il représente la République fédérale allemande à l'occasion de la Biennale de Venise.
L'oeuvre de Heinz Mack s'articule autour de problématiques picturales nées au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une Europe encore ravagée par les conflits. Avec l'artiste Otto Piene, rejoint plus tard par Günther Uecker, il fonde le groupe ZERO en 1957. En lien direct avec le langage gestuel de l'expressionisme abstrait importé en Europe, le groupe ZERO réclame le retour à un art pur, minimal, lumineux. Le nom même du groupe leur assure une certaine intelligibilité à l'échelle internationale et ils s'exportent rapidement dans les années 1960. En France et en Italie par exemple, des artistes comme Jean Tinguely, Yves Klein, Daniel Spoerri, Jesús Rafael Soto, Lucio Fontana ou Piero Manzoni explorent les mêmes interrogations formelles, se joignant parfois à certains de leurs événements.
Si la production du groupe ZERO prend des formes diverses, de l'oeuvre co-signée au happening, en passant par l'édition de multiples et de revues, la surface peinte reste pour Heinz Mack le support de prédilection de sa réflexion. « Instruments de lumières », comme il les définit lui-même, chacune de ses oeuvres tentent de capter un mouvement, au croisement de la couleur et de la lumière. Les premières années de son travail sont consacrées à une peinture bichrome, comme dans Komposition I (1957) et Vibration (1957-1958), dans lesquelles l'artiste teinte ses toiles d'un dynamisme subtil, jouant sur les aplats et les passages d'une couleur à l'autre.
Dans les années 1960, les sculptures et reliefs en acier et aluminium permettent à Heinz Mack de dépasser la bidimensionnalité de la toile et de donner une nouvelle direction à sa recherche, axée sur la captation de la lumière. L'expérience du spectateur s'apparente à un état contemplatif dans lequel il doit tenter d'atteindre, selon les mots de l'artiste, une « visualisation idéale ». À la fin des années 1990, l'artiste renoue peu à peu avec la peinture, un temps délaissée. Ses derniers projets, issus de la série « Chromatic Constellations » (2014), illustrent une recherche prismatique de la couleur.
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