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Le temps de ce livre se situe dans quelques années, lorsque les désordres climatiques s'aggraveront, lorsque le niveau des océans se fera menaçant.
La mer monte, grignote lentement certaine partie de la côte normande, engloutira bientôt les quelques villas perchées sur la falaise. Ce jour-là, la seule survivante des trois familles de vacanciers qui y ont partagé tous leurs étés veut voir la dernière vague. Revenue sur cette plage clandestinement, elle s'accroche à sa maison, à ses souvenirs. A ceux qui sont morts, elle prête sa voix, fait revivre les derniers instants de chacun. Leurs destins se croisent, rencontrent le sien, sa propre histoire affleure au fil des confidences qu'elle livre à une interlocutrice silencieuse. Pour différer la disparition de ce décor familier et la sienne propre, elle fait de sa mémoire une digue, un barrage : que restera-t-il de ces résidences secondaires, des mesquineries, du goût des crevettes grises, des préjugés bourgeois, des bains de minuit, des vies réelles et imaginaires, à la toute fin ?
C'est donc un roman d'anticipation, mais consacré au passé, un récit rétrospectif dans un avenir incertain qui n'altérerait pas notre monde intérieur, celui des regrets, des remords, des secrets intimes.
C'est, à la manière maintenant bien connue de Julie Wolkenstein, légère et perçante, discrète mais tellement efficace, pour tout dire anglo-saxonne, une histoire de familles, d'amours et de mort où son talent prend toute sa signification et toute son ampleur.
J'ai beaucoup aimé la manière dont ce roman est construit, même s'il m'a semblé si compliqué que j'ai dû le lire 3 fois.
Dans la 1ère partie, chaque chapitre décrit la fin de vie de l'un des personnages, vue par le protagoniste lui-même, sur fond de villas en bord de mer rongées par la montée des eaux. Ce n'est pas évident de comprendre les liens entre les personnages.
Dans la seconde partie, Eliane (qu'on a également, au départ, du mal à situer), en fin de vie, revient dans la dernière des villas non encore engloutie par les flots. Elle a côtoyé ceux qui sont morts, et, pour Brigitte, la fille de deux d'entre eux, elle retrace le passé au travers de ses souvenirs, et plus particulièrement la maladie qui a rendu Brigitte infirme.
Au fil des chapitres (et avec une relecture rapide du début ...), on se rend alors compte que c'est elle qui a raconté les morts de la première partie, avec des zones d'ombres qu'elle a comblées au gré de son imagination.
Eliane n'a pas pu sauver ni Mélanie, ni Ben, mais elle a sauvé Brigitte. Elle n'a pas pu sauver sa maison, mais elle se sauve elle-même en y terminant sa vie, plutôt que sur un lit d'hôpital.
C'est un très beau roman sur le souvenir et la fin de vie, traité avec beaucoup de poésie. Malheureusement, j'ai trouvé le style de l'auteur un peu trop lourd, ponctué de phrases à rallonge qu'on peine à lire en une seule fois. Cela renforce encore l'aspect complexe, rendu presque brouillon, de ce roman. Dommage.
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