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Né en 1932, Gerhard Richter est aujourd'hui considéré comme l'un des artistes les plus influents sur la scène internationale. Les quarante dernières années ont vu naître une oeuvre qui doit sa position actuelle au dialogue qu'elle a su instaurer entre la peinture et le procédé mécanique de reproduction qu'est la photographie. Au-delà des contradictions apparentes, la diversité thématique et les ruptures de style qui parcourent l'oeuvre de Richter reflètent les fluctuations du point de vue de l'artiste, qui cherche inlassablement à « se faire une idée de ce monde ». Elles sont aussi l'expression, pour reprendre ses termes, du « vague et sans mesure », de « l'incertitude perpétuelle » qu'il revendique. A l'encontre des voies conceptuelles ou des tenants de la mort de l'art, son travail n'en apparaît pas moins comme un acte de foi dans les possibilités et la capacité illimitée de la peinture à invertir et à décomposer l'image. Si de nombreux critiques, confortés par l'acharnement de Gerhard Richter à nier toute implication personnelle dans son travail, ont qualifié sa peinture d'« oeuvre sans auteur », Dietmar Elger parvient, grâce à des interprétations inédites d'un grand nombre de tableaux mis en regard de la biographie de l'artiste, à modifier la vision que nous avons de son oeuvre. Afin de mener à bien son travail, l'auteur a puisé non seulement dans la littérature publiée sur Gerhard Richter, mais aussi dans les archives et dans la correspondance que l'artiste a mises à son entière disposition. Cet ouvrage est enfin et surtout le fruit d'entretiens de l'auteur avec l'artiste et avec de nombreux témoins directs.
Gerhard Richter est le plus intrigant des peintres allemands que je connaisse. Bien sûr, il y a Anselm Kiefer, Neo Rauch ou Jörg Immendorff. Mais, depuis soixante ans, Richter est devenu incontournable dans l’histoire de l’art du XXe siècle, tout en étant que rarement exposé : il se montre peu, vit loin de tout dans la ville de Cologne. Et c’est là que s’opère l’alchimie la plus déroutante qui soit : le même peintre, le même Gerhard Richter, le même homme, s’adonne à des changements stylistiques radicaux. Cette première monographie en français, consacrée aux différents aspects de son œuvre, est signée Dietmar Elger. Cet historien d’art allemand, plus souvent rencontré chez Taschen, a eu la possibilité (la chance) de consulter documents, archives et correspondances mis à sa disposition par l’artiste lui-même. Il réussit à concilier les dimensions abstraites d’une part, hyperréalistes de l’autre, de ces centaines de tableaux, reproduits avec fidélité au point de vue chromatique. Pour Elger, il faut mettre à jour l’unité conceptuelle qui anime toute la peinture de Richter, même la plus mimétique, et en cela, il faut refuser l’idée que nous sommes face à des œuvres « sans auteur ». Le texte est pointu, voire ardu, faisant appel à des concepts parfois étrangers aux préoccupations du simple amateur, mais il a le mérite d’exprimer bien des éléments de la peinture contemporaine.
Importante bibliographie avec des références bien souvent en allemand.
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