"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. » Souffrant du divorce entre le sentiment et la raison, Gérard de Nerval (1808-1855) affirme avant nul autre que c'est la poésie qui change la vie et non l'inverse. Voyageant dans les livres et dans les villes, c'est lorsqu'il est prisonnier des songes qu'il est véritablement lui-même. Parce qu'il considère sa vie comme un mythe, il défend la liberté d'en disposer à sa guise et choisit le chemin « mystérieux, qui va vers l'intérieur ». Observateur éveillé de la vie onirique, il est celui qui, tout en vivant les risques de sa folie, sait en faire la matière d'une oeuvre littéraire. Après de nombreux séjours en maisons de santé, et un dernier dîner dans un cabaret des Halles, alors que Paris est sous la neige, il se pend, à l'aube du 26 janvier 1855, rue de la Vieille-Lanterne.
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