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" Il ne faut pas rejeter une bonne parole parce qu'elle a été dite par un méchant ". Cette phrase d'un philosophe chinois reprise par Georges Brassens en dit beaucoup plus sur les ambitions de l'auteur-compositeur-interprète qu'un long discours. D'ailleurs, les longs discours, l'auteur des " Copains d'abord " ne les aimait pas. Comme il n'aimait pas beaucoup les gendarmes et les curés. Au moment de célébrer un double anniversaire - Brassens est né le 22 octobre 1921, il y a 80 ans, et est mort le 29 octobre 1981, il y a 30 ans -, il est temps de s'interroger sur la mystérieuse attraction que cet homme, ses mots et sa guitare n'ont cessé de produire sur le public. " Je ne suis pas chanteur ", répétait-il à chaque fois qu'il le pouvait. Poète ? Assurément. Nourri à la poésie latine d'Ovide, aux poètes du XVIIe et à François Villon, Georges Brassens a sans nul doute écrit les plus beaux textes de la chanson dite française. Il ne faut pas non plus oublier le musicien. Nourrie au jazz, sa musique, sous des accords apparemment simples, " collait " parfaitement à son propos, swinguant nonchalamment derrière ses paroles drôles ou brutales. Quant à l'anarchiste que l'on se plaît à reconnaître en lui, il est d'un genre particulier. Secret et plein d'humour, il cultive son propre jardin, loin des aventures collectives qu'il abhorrait. Ce livre tente humblement de rendre hommage à un art tout de modestie et de poésie.
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