**Exploratrice de la rentrée littéraire 2017**
Sidéré par l’annonce de la mort soudaine de sa compagne Gabrielle, Martin refuse d’accepter cette nouvelle et se replie sur l’appartement et le jardin qui ont abrité leur amour (« le monde entier était dans ce jardin puisque c’était là que vivait...
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**Exploratrice de la rentrée littéraire 2017**
Sidéré par l’annonce de la mort soudaine de sa compagne Gabrielle, Martin refuse d’accepter cette nouvelle et se replie sur l’appartement et le jardin qui ont abrité leur amour (« le monde entier était dans ce jardin puisque c’était là que vivait sa douleur ») Pour rester au plus près du souvenir de sa tendre aimée, et refusant qu’on lui renvoie sans cesse la réalité de sa disparition, il coupe peu à peu les ponts avec le monde extérieur, collègues, famille, voisins, allant jusqu’à vivre en reclus. Dans le même temps, il fait siennes les passions de Gabrielle, la lecture et le jardin, domaines qui jusqu’à lors lui étaient totalement étrangers. Le jardin devient peu à peu son seul horizon, et les livres sa seule distraction. (« Désormais, je ne veux plus vivre autrement que dans les lignes d’un livre »). Il va ainsi se recréer un îlot de souvenir autour des passions de Gabrielle, devenant un naufragé dans son océan de chagrin (« il transformait le jardin en île, sans autre horizon que le souvenir de Gabrielle, à perte de vue »).Il se terre dans ce jardin, comme il se terrerait dans sa douleur et s’y isole jusqu’à la folie.
Dans ce livre court, aux allures de conte, Stéphane Jougla aborde avec douceur et poésie le thème de la douleur du deuil et l’impossible consolation face à la disparition de la personne aimée. On s’attache au personnage de Martin, touchant dans son déni, poignant dans son désarroi, et on l’accompagne au fil des pages dans sa douce folie. Quant aux personnages qui l’entourent (la belle mère, la DRH), bien qu’un peu caricaturaux ils sont savoureux, et ils rendent Martin d’autant plus attachant. Mon préféré reste sans conteste le mystérieux Charlie. Alors que peu à peu Martin perd pied, il est la voix de la raison et nous montre une autre attitude possible face au deuil (« Quelle tornade de douleur, quelle sauvagerie s’étaient abattues ici ? Me Beauchan (Gabrielle) avait été figée dans son absence sans pouvoir disparaître vraiment comme les morts doivent le faire »). Il est comme un sage qui veille sur Martin et sur le souvenir de Gabrielle.
L’écriture est fluide et les chapitres courts en font un livre rythmé à la lecture facile ;
C’est aussi une ode à la nature et à la littérature qui deviennent les bouées de sauvetage de cet homme noyé dans sa douleur. Face à l’éphémère de nos vies elles représentent la continuité et la transmission. Par la gravité des thèmes qu’il aborde, ce livre oscille entre légèreté et émotion et il est porté par l’écriture très poétique de son auteur. Je l’ai trouvé profondément touchant et émouvant.
Ravie de cette belle découverte qui me donne envie de lire d’autres titres de cet auteur.
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L'avis de la page 100
Ce livre retrace l'histoire d'un impossible deuil, celui de Martin pour sa compagne adorée Gabrielle. À la faveur de chapitres très court on est happé par ce récit de sa vie d'après où, tout à son déni, il veut faire revivre l'être aimée. Jusqu'où ira t-il dans ce refus de la réalité? Arrivera t-il à se reconstruire? J'ai hâte de reprendre ma lecture!
J'aime beaucoup l'écriture de Stéphane Jougla que je découvre ici, très littéraire et tres poétique."
Etrange ... pas d'accord du tout ...!!! Et ... cela n'a aucune importance mais ce n'est pas Mathilde mais Amélie ... ??? trop drôle ....