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Puissant comme un ouragan sur le bayouÉpicé comme un jambalaya créoleEnivrant comme un Ramos Gin FizzEndiablé comme un air de zydecoEnvoûtant comme le parfum des belles-de-nuitSensuel comme La Nouvelle-OrléansNoir comme un roman de James Lee BurkeL'ouragan se déchaîne. Les bourrasques défoncent et emportent jusque sous le ciel noir tout ce qu'elles déchirent. Les traits de pluie, glacée et violente, fouettés par le vent, le cinglent comme autant de lanières. La pelouse est jonchée de projectiles hétéroclites qui retombent lourdement du ciel. Il pleut des barques, des barbecues, des poubelles.
Des lampadaires. Des remorques. Tout ce que l'ouragan arrache sur l'autre rive du bayou Teche, il le crache sur cette pelouse. Une baignoire se fiche dans un parterre de géraniums, à deux mètres à peine de l'homme qui sursaute.
C'est en se retournant pour voir à quoi d'autre s'attendre qu'il aperçoit l'alligator.
Un monstre de quatre bons mètres. Trois cent cinquante kilos de fausse pesanteur préhistorique. Caparaçonné d'une armure d'écailles cornées et de plaques osseuses.
Le crâne incrusté de coquillages. La plus puissante mâchoire sur Terre. Quinze fois celle d'un rottweiler.
On devine son flanc nacré enfoncé par les coups de boutoir de la tempête. Chaque bourrasque le percute de côté pour le retourner. Par instinct, il se plaque au sol et plante ses griffes cornées dans la terre qui s'emboue et fond sous le déluge. Son oeil d'ambre alerté par les mouvements de l'homme, le monstre se dresse sur ses courtes pattes, coudes écartés, pour mieux le voir de ses yeux myopes grand ouverts sous la pluie.
Le vent en profite aussitôt. Il se glisse sous son ventre d'ivoire, l'arrache du sol, et l'emporte avec lui dans son assaut contre la maison.
Paralysé par l'horreur, l'homme regarde l'alligator valdinguer à travers les airs droit sur lui, tournoyant sur lui-même, comme une simple bouée de piscine sous un vent de plage. Mais ce qui le frappe en pleine poitrine, ce sont trois cent cinquante kilos d'un animal blindé projeté par des vents de cent quatre-vingts kilomètres-heure. Le choc les projette cinq mètres plus loin dans la boue épaisse qu'est devenue la pelouse. L'homme y patauge aussitôt sur le dos, terrifié, et tente de se dégager du poids de l'alligator qui l'étouffe, tombé à l'envers en travers de sa poitrine. Mais, d'abord étourdi par le vol et le choc, le reptile retrouve vite ses instincts primaires. D'un coup de reins puissant, il se remet sur ses courtes pattes et se retourne face à l'homme, pétrifié par l'horreur à quatre pattes lui aussi. Les deux restent immobiles dans la tempête, la gueule et le visage lacérés par la pluie, abasourdis par le vent. Les yeux d'ambre et fendus de noir de l'alligator, sans aucune expression, comme absent du carnage qui s'annonce. Quand il amorce un imperceptible recul, le sicaire croit à sa chance. Une seconde. Une seule. Celle d'après, l'alligator se jette sur lui et sa gueule hérissée de crocs d'ivoire jaunis claque sur sa tête et lui déchire l'épaule et le crâne. Puis l'animal s'assure, de deux brusques mouvements de la tête en l'air, que l'homme hurlant ne lui échappera pas, et le traîne à reculons jusqu'à la berge du bayou. Pour le noyer dans son garde-manger, quelque part au fond de l'eau, profond sous les courants inondés.
On va pas se mentir c'est pas de la dentelle cette série ; le tome plus hard étant le 1 "Hunter". Beaucoup d'actions et de testostérones et des scènes " de cul" assez crues mais j'imagine que c'est un effet recherché par l'auteur pour se fondre dans ce genre de polar noir américain et c'est réussi de mon point de vue. Mon préféré étant ce tome là "Freeman" qui reprend un de mes personnages préféré qui apparait déjà dans le N°2 j'ai nommé l'Arménien. Vous comprendrez pourquoi en le découvrant. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du Chef policier qui fait semblant de se mettre dans une colère noire terrifiante et qui une fois la porte fermée demande "c'est bon j'en ai fait assez ? " avant de passer au plan d'espionnage avec ses hommes. Pour finir, j'ai également énormément apprécié les échanges d'insultes truculentes entre les différents personnages et factions de police, shérif, FBI, truand, indics, gang et j'en passe; ça c'était vraiment plaisant, un vrai puits de trouvailles :). Un bon USA polar quoi !
Cet été, Ian Manook m'a emmenée en Louisiane, j'ai vu des alligators énormes qui ne résistent pas à certaines tempêtes et rencontré des arnaqueurs parfois gentils, parfois mieux vaut ne pas les approcher et puis, il y avait aussi de vrais méchants. C'était donc des vacances bien divertissantes.
Et puis, je me suis fait aussi un bon copain, il n'y paraît pas comme ça mais à y regarder de plus près, une fois qu'on apprend à le connaître, on y tient de plus en plus parce qu'il est plein de ressources et il n'arrête pas de nous étonner, j'ai nommé le collecteur de dettes arménien :-)
Ce volume clôture la trilogie Hunter, qui à mes yeux, n'en était pas vraiment une. A vrai dire, vous pouvez aisément lire ce volume indépendamment des autres, ça ne vous perdra pas vraiment dans l'histoire. Ce livre-ci est une aventure à lui seul :-)
Vous dire que Roy Braverman n’a pas fini de nous étonner relève du doux euphémisme à n’en point douter ! S’il s’inscrit de manière incontestable et incontestée dans la suite logique de sa trilogie américaine, ce roman n’en demeure pas moins – et une nouvelle fois encore – foncièrement différent des deux volets précédents. Car ce n’est pas tant l’intrigue qui nous embarque dès la première page tournée que la Louisiane, territoire sauvage et fascinant, dangereux et enivrant, que l’auteur décrit si remarquablement qu’on s’y croirait… Tant et si bien qu’on vit plus qu’on ne lit cette histoire bluffante et palpitante, déroulée de manière tout à fait audacieuse et incroyablement maîtrisée.
Si l’on est ravi de retrouver certains personnages des tomes précédents, et notamment Freeman, Louise ou encore Mardiros, c’est avec autant de plaisir qu’on en rencontre d’autres, à l’instar de ce curieux duo d’enquêteurs avec qui je vous laisse le soin de faire connaissance. Si chacun est dépeint avec beaucoup de substance et d’épaisseur, si chacun a sa place et son rôle à jouer, aucun n’a véritablement une place prépondérante… C’est un honneur que l’auteur laisse volontiers à la Louisiane, dans ce qu’elle a de plus sombre mais aussi d’exaltant, et que vous n’êtes décidément pas près d’oublier…
Sans doute moins violente et plus humaine, l’intrigue est en outre servie par une plume toujours aussi élégante, vive et soignée, un style efficace, à la fois attrayant et entraînant, pour un moment de lecture d’une formidable intensité, particulièrement prenant et plaisant.
(Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2020/02/chroniques-2020-freeman-de-roy-braverman.html)
Un excellent polar qui se déroule dans la violence âpre de la Louisiane. Je n'ai pas lu les deux premiers opus de cette trilogie ce que je regrette mais j'étais trop avancée dans ma lecture pour m'arrêter en si bon chemin. La plume de l'écrivain est magnifique et subtile et les deux intrigues le vol chez un mafieux notoire et le meurtre sexuel d'un jeune garçon se coordonnent parfaitement. Les personnages sont attachants les bons comme les mauvais. J'ai été littéralement happée par l'atmosphère qui se dégage de ce roman ! Belle rencontre !
Troisième volet de la trilogie proposé par Roy Braverman - alias Ian Manook ( ou le contraire ) , « Freeman » nous embarque dans une plongée en Louisiane , loin de ses clichés touristiques . Un état rugueux , violent , moite , sauvage , où la nature sait se rappeler régulièrement au bon souvenir des hommes qui ont choisi d'y habiter . C'est justement lors d'un violent ouragan que le récit commence : alors que l'océan est démonté , que les toitures et mobiliers urbains sont projetés dans les airs comme des vulgaires morceaux de papier , que les arbres plient ou rompent sous la force des vents , un vol est commis dans la somptueuse villa d'un redoutable mafieux . Sobchak , grand amateur de cocktails devant l'éternel règne en effet sur La Nouvelle Orléans et sa région avec sa petite armée : corrompant les forces de police , protégeant les commerces contre monnaie sonnante et trébuchante , trafiquant tout ce qui peut se trafiquer , promettant à celui qui se mettrait en travers de sa route de finir dans l'estomac de Tyron , son alligator préféré . Mais Sobchak en a gros sur la patate : il vient de se faire piquer deux millions de dollars dans sa maison et sa fierté en a pris un gros coup . Ses soupçons se portent rapidement sur son voisin qui habite de l'autre côté du bayou : un certain Freeman , ancien flic à la retraite . Ce dernier vient en effet de toucher le gros lot : un million et demi de dollars légué par Hunter , ancien forcené qui a aidé Freeman à retrouver sa fille Louise à Pilgrim's Rest ( cf « Hunter » premier volet de la trilogie ) que lui a apporté un certain Mardiros , un arménien collecteur de dettes , excellent cuisinier et qui a également plus d'un tour dans son sac à soufflet .
Mais pour Sobchak il n'y a pas de coïncidence qui vaille quand il s'agit de remettre la main sur son magot . Il sera malgré tout contrarié dans ses actions par deux flics de choc du NOPD : Howard et Beauregard qui n'ont pas l'intention de laisser le mafieux s'en tirer à bon compte .
Du beau grabuge et quelques macchabées en perspective !
C'est toujours un plaisir de retrouver l'expérience et le talent de Monsieur Manoukian !
Que ce soit pour décrire avec une précision et une acuité sans pareille les paysages comme les événements naturels qui secouent régulièrement la Louisiane , comme pour nous offrir une sacrée belle brochette de personnages : il n'a pas son pareil ! Comment pouvoir en effet oublier cet arménien malin de Mardiros , Big Emma , une femme dans un corps de femme ou Borgne Rouge le loueur de pirogues sur le bayou soumis aux caprices de sa femme ? Il a l'écriture juste et le mot qui fait mouche et je ne vous parle pas des dialogues savoureux comme un Ramos Gin Fizz bien frappé ! ( n'est-ce pas chef Lapointe ) ? La patte de Manoukian c'est aussi ce style cinématographique où l'on a aucun mal à imaginer chaque protagoniste en pleine action avec en fonds sonore un bon jazz ou un blues bien roots !
Un vrai régal !
Quelle épopée, quel voyage, quel roman !
C'est ma première fois !
Mon baptême de lecture de cet écrivain qui a plusieurs noms, étiquettes ou pseudos !! et je pense que ce ne sera pas le dernier roman dont je vanterais les mérites !
Mises à part quelques nuances dues à l'édition numérique parfois fautive !! ce polar fut un régal de bout en bout ;
Je dois reconnaître m’être laissée happer depuis la première page, d'avoir eu besoin de noter les noms, prénoms et surnoms, épouses, petites amies et couleur de peau avant de bien comprendre qui était qui dans ce bayou infesté d'alligators, dégoulinant de sueur et gorgé d'armes à feu, plus grosses les unes que les autres.
Des policiers, locaux, le FBI et d'autres encore, des truands, petits et grands, des femmes fortes ou haïssables , des beaux sentiments et des horreurs sur pattes, de la tendresse et des bordels, de la violence certes, mais aussi beaucoup d'amour, vous trouverez tout ce que vous cherchez dans ce livre et en plus ce que vous ne cherchez pas forcément dans un policier, le plaisir de la lecture, le vrai.
Un livre très bien écrit, des descriptions à vous couper le souffle, le bayou et la mangrove comme si vous y étiez, les piqûres d'insectes en moins, la misère et les bas fonds de la Nouvelle Orléans en prime, la pègre de la société américaine sur fond de racisme et les millions de dollars qui volent, passent de mains en mains pour la bonne cause ou pas !
Dépaysement garanti, fous rires livre posé parfois, relecture de certains passages pour apprécier et savourer, odeurs même grâce aux dons de cuisinier d'un des protagonistes, tous vos sens seront en alerte, vous ne saurez plus où donner de la tête mais vous aurez lu un bon livre, transpiré avec les personnages, pris parti et changé de préférence, bref vous aurez vécu une belle aventure !
Voilà c’est fini, on le sait avec cette trilogie de Roy Braverman, c’est une vision de l’Amérique toute personnelle qui prend fin. J’avais aimé Hunter et Crow et bien avec Freeman, c’est comme une tempête qui t’emporte dans ses bras à travers les bayous de Louisiane. Je précise que ce roman peut se lire seul, cela ne gênera aucunement la compréhension mais ce serait dommage. La Nouvelle-Orléans m’a toujours attirée pour son côté vieux français, sa cuisine épicée et sa nature omniprésente. Ici on rencontre deux personnages de flic bien différents Beauregard et Howard à la recherche de son petit frère disparu. On retrouve aussi un « collecteur de dettes » arménien Mardiros qui a lui tout seul fait l’histoire. Deux millions de dollars qui s’envolent, un enfant atrocement assassiné et notre personnage principal Freeman ancien agent du FBI qui sera témoin bien malgré lui du cambriolage de la maison du caïd local. Un roman noir qui n’est pas sans rappeler les romans noirs américains et joue sur tous les codes du style. C’est un peu comme descendre aux enfers tant les situations sont violentes, les êtres sont brisés, blessés avec de lourds secrets. Il est question de reconstruction pour Louise, la fille de Freeman mais rien n’est simple. Le talent de l’auteur s’exerce aussi dans la qualité de ses descriptions, c’est réaliste et quasi cinématographique, d’ailleurs cet épisode serait parfait pour un film tant les plans sont détaillés. On se laisse immerger dans cette Louisiane et son côté sauvage et malgré l’épaisseur du livre, je ne l’ai pas vu passé. Il faut dire que c’est comme une analyse de la société avec son racisme ordinaire, ses problèmes de drogues, de prostitution, sa corruption à tous les niveaux même les plus hauts tout cela nous est livré sans concession aucune et c’est terrifiant. Bref ne passez pas à côté et bonne lecture.
Sur la côte Est des Etats Unis, quand arrive un ouragan, les gens se calfeutrent chez eux et attendent que les vents, la pluie, la mer se calment pour reprendre leurs souffles
Mais pas cette foi
Un homme a décidé que c’est là le parfait moment pour aller braquer quelques 2 millions de dollar au parrain du coin, l’énorme Sobchak
Dommage car la Police et le FBI n’attendaient qu’un mouvement de cet argent pour lui tomber dessus et mettre trafiquants et autres criminels à l’ombre
De là va naître une traque plus qu’une enquête pour découvrir qui est le fou qui a bravé les deux monstres que sont l’ouragan et le malfrat
Mais cette histoire ne serait pas aussi intéressante si on n’y ajoutait pas un flic qui cherche son petit frère à chaque fin de service en se mettant parfois lui-même en danger
Un mari qui fait tout pour soulager au mieux sa femme mourante au détriment de sa propre vie et en mettant en péril son travail de détective du NOPD
Une belle jeune femme qui se brûle les ailles tous les jours et toutes les nuits pour se sentir vivante et oublier qu’on lui a volé plus de 13 ans de sa vie
Un père, ancien flic tente d’avancer sans faire trop de vague mais qui est pour sa fille toujours prêt à tout
Ou encore un étrange chasseur de primes, heu... Pardon, collecteur de dettes qui l’air de rien va se montrer des plus perspicace et efficace
Et que dire de cet autre personnage, omniprésent. Parfois doux, souvent fort comme un piment cru
La Nouvelle Orléans nous est décrite, mise à nue, dans tous ce qu’elle a de plus typique oui mais surtout dans tout ce qu’elle a de plus sombre, sal, terrifiant et dérangeant.
Cette ville, cette région, n’est pas simplement un cadre dans lequel évoluent des personnages.
Non. C’est celle qui trouble, enchante et enterre Hommes, Femmes et Enfants
Comme un bon vieux Rhum, on sent les premières notes riches, aguicheuses.
Puis vient le coup de massue qui vous transperce et vous emporte.
D’ailleurs à la fin du livre on peu y trouver la recette d’un cocktail qui dépote.
Magique et enivrant !
La fin laisse espérer une suite
Ce serait génial de retrouver ces Friends à la sauce Louisiana !
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