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L'élection présidentielle de 2017 s'annonce déjà comme une sorte de répétition amplifiée de celle de 2002, opposant un candidat de « front républicain » à un candidat réputé d' « extrême doite » ou « populiste », selon l'étiquette utilisée. Pourquoi ce bégaiement de l'Histoire ? Pourquoi ce sentiment très partagé d'une crise profonde de l'offre politique alimentant ce qu'on appelle un peu rapidement le « populisme » ?
Pour comprendre cette situation, Vincent Coussedière revient sur les origines de la réforme de l'élection présidentielle. L'auteur analyse le renversement du but que poursuivait De Gaulle en 1962. Une élection qui devait échapper aux partis a au contraire été accaparée par ceux-ci. L'organisation de « primaires » n'est que le terme de ce processus permettant aux partis de « préempter » à l'avance le futur président.
Cet essai propose une réflexion sur le système partisan français devenu uniquement une écurie destinée à « coacher » des candidats. Il est aussi une réflexion sur l'épuisement idéologique qui nourrit ce système partisan. L'auteur montre qu'au-delà de son pluralisme apparent, le système des partis repose sur une idéologie unique : l' « idéologie réformiste », qui a réincorporé la radicalité des idéologies révolutionnaires défuntes. Les candidats à la présidentielle, tous issus de ce système, ne peuvent se distinguer que sur des aspects psychologiques et sur des stratégies de communication. La campagne pour la magistrature suprême s'est ainsi transformée en une sorte de « star-académie » de la présidentielle.
Vincent Coussedière montre alors le caractère tragi-comique de la situation française, car derrière le « show » politique et médiatique permanent, c'est une même idéologie anti-politique qui poursuit son cours depuis 40 ans. L' « idéologie réformiste » a produit des dégâts presque aussi importants que ceux des idéologies totalitaires. Ne jurant plus que par l'Individu, l'Europe et la Mondialisation, des « élites » zélées ont déclaré une forme de « guerre » au peuple français, dressant les individus les uns contre les autres, créant une sorte d'état de nature post-politique. Ces « élites » ont aussi laissé l'ennemi islamiste entrer dans la place et prospérer sur le vide politique et moral qu'elles ont elle- même encouragé.
Un diagnostic terriblement lucide et sans concession sur la « fin de partie » du système politique et idéologique français, dont 2017 sera sans doute le dernier acte.
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