"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ferragus d’Honoré de Balzac, Flammarion, 2017 (1ère publication en 1834).
Ferragus est le 1er épisode de la trilogie intitulée L’Histoire des treize qui comprend également Ne touchez pas la hache (rebaptisé La Duchesse de Langeais) et La Fille aux yeux d'or.
Auguste de Maulincour, un jeune officier de cavalerie, tombe amoureux de Clémence Desmarets, une femme mariée, et se lance dans une enquête à la fois vaine et maladroite, source de dommages collatéraux, parce qu’il soupçonne celle dont il espère faire la conquête d’adultère ou de cacher un terrible secret. Il va se mettre en danger et provoquer la perte d’une femme vertueuse.
Clémence est une femme généreuse et dévouée, épouse fidèle de Jules Desmarets, un riche agent de change. Son seul secret est d’être la fille de Ferragus, ancien entrepreneur de bâtiment, forçat évadé, en train de se créer une fausse identité.
Jules Desmarets s’égare dans les affres de la passion quand il commence à ajouter foi aux insinuations d’Auguste de Maulincour et à s’intéresser aux allées et venues et petits mensonges de son épouse. Ses soupçons le conduiront à détruire sa femme adorée, car elle ne supportera pas l'idée de perdre sa confiance.
Le récit s’articule sous la menace constante mais occulte des Dévorants, une société secrète dont les membres entendent exercer l'absolutisme de leur bon plaisir, une sorte de franc-maçonnerie qui ne respecte ni l'ordre social tel qu'il est juridiquement constitué, ni la morale naturelle ou religieuse. Ces Dévorants interviennent dans l'action de manière sporadique et capillotractée pour provoquer la mort d’Auguste de Maulincour et pour exaucer le désir, pourtant interdit par la loi, du veuf de l'héroïne de garder près de lui les cendres de son épouse. Ils sont associé au nombre treize, ici avec le mystérieux convoi funéraire de treize voitures.
Une intrigue captivante avec des filatures, des poursuites, des duels, des empoisonnements, des assassinats, des suicides…
Un lieu emblématique et omniprésent : Paris, ville tentaculaire, théâtre des fièvres de la Restauration… J’ai adoré les descriptions des rues, des habitats, des mondanités, des manières de vivre et de s’habiller.
Un dénouement sous forme d’immense gâchis avec la mort de chagrin de Clémence Desmarets, l’assassinat d’Auguste de Maulincour, l’isolement de Jules Desmarets une fois veuf et le déclin physique et moral de Ferragus… Même les personnages secondaires ne sont pas épargnés avec le suicide de la maîtresse de l’ancien forçat.
Un roman peu connu de Balzac, entre récit d’aventure et d’espionnage, romance et roman policier.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !