80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Sur la société féminine, indulgente et raffinée, qui peuplait les salons, les châteaux, la cour, l'Opéra, à la fin du XVIIIe siècle, la Révolution s'est abattue d'une façon foudroyante.
Des femmes, hier encore promises à des heures de bonheur facile, virent se déchaîner contre elles la colère d'un peuple, dans la mesure même où elles incarnaient la séduction, l'élégance naturelle et la vie brillante de l'Ancien Régime. Elles furent alors traquées comme des criminelles, jetées en prison ou contraintes à s'enfuir précipitamment et s'expatrier. Vicissitudes souvent tragiques, parfois aussi romanesques.
"Ma vie présente, écrira l'une d'elles, est si éloignée de ma vie passée qu'il me semble que je lis des Mémoires ou que je regarde un spectacle ! " Un des chapitres de ce volume donne sur la vie quotidienne des " suspectes " en pleine Terreur des détails tirés de témoignages d'une sincérité émouvante, et dont certains sont à peu près inconnus. Le chapitre sur l'émigration montre comment certaines de ces Françaises surent endurer la pauvreté avec courage et ingéniosité, finirent par se créer à l'étranger une seconde existence qui aura son intérêt, même son charme, et que plus tard elles regretteront.
Une fois le fléau révolutionnaire apaisé, on voit reparaître celles qui ont survécu ; la vie se renoue, mais dans ce monde nouveau sorti de la Révolution elles ne retrouveront plus les traits de la société qu'elles ont connue. Le bouleversement des moeurs et des idées a eu son contrecoup jusque dans l'intérieur des familles. Enfants et parents n'ont plus les mêmes façons de voir et de sentir : les générations ne sont plus à l'unisson.
Et le temps est passé des vieilles traditions de respect et de soumission que les enfants acceptaient jadis sans examen. Cet ouvrage a été publié en 1953 sous le titre La Fin d'une société. On y trouvera en outre une partie de l'étude sur Mme Tallien, absente de la première édition, ainsi qu'un texte inédit sur la fille de Le Peletier de Saint-Fargeau, la première pupille de la nation.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", nous explique Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année