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Si Melmoth valut au révérend Maturin sa gloire et son surnom, " l'Arioste du crime ", et fascina des générations de lecteurs et d'auteurs (de Balzac à Eugène Sue, de Baudelaire à Breton), on s'étonne que Fatale Vengeance n'ait connu d'emblée une même destinée.
Walter Scott en premier vanta sa puissance d'imagination peu commune dans la vague frénétique qui submergeait alors l'Angleterre. Maturin ne cherche pas à écrire un roman à sensations de plus où s'accumulent gratuitement les horreurs, il veut illustrer notre comportement instinctif, les impulsions et motivations secrètes des labyrinthes de la conscience. Le meilleur spécialiste du gothique en France, Maurice Lévy considère qu'il n'est pas d'histoires gothiques offrant une synthèse plus parfaite du genre tant dans les thèmes, les procédés techniques que par la qualité de son ton et de son écriture rare dans un roman de terreur.
La scène est en Italie, au château de Muralto, près de Naples. Sur la foi des accusations perfides d'un frère dénué de scrupules, le comte Orazio a jadis été conduit au meurtre et au désespoir : il a fait assassiner Verdoni, l'amant supposé de sa femme, Erminia. Il apprend plus tard - trop tard ! - que cette dernière, morte de chagrin, était parfaitement innocente. Il s'éloigne alors du théâtre de ses infortunes, échappe aux spadassins que son frère, usurpateur de son titre, a mis à ses trousses, et médite à son égard une vengeance qu'il veut à la mesure du forfait.
C'est cette vengeance qui fait l'objet du roman..
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