« Puis Isaure vit son grand-père, qui, bizarrement, se dirigeait vers les gradins. Vers eux tous. Défiguré par une détresse infinie. Léonard le suivait, les yeux débordants de pleurs. Une image qu'ils n'oublieraient pas, gravée en eux tous, à jamais. Les deux patriarches n'avaient, de mémoire, jamais versé de larmes devant eux. Ils étaient leurs piliers, leurs soutiens, depuis toujours. Arnaud travaillait dans son bureau. Il débutait l'écriture de cette saga familiale, ce projet auquel il pensait depuis si longtemps. Le journal intime de sa mère, offert par son père à Isaure, sa fille, avait été l'élément détonateur : l'histoire des Cortaliere et des Parentini serait ainsi couchée sur le papier, tant pour eux que pour les générations futures, en étant certes un peu romancée, mais si peu. (...) Arnaud, à qui l'écriture servait en même temps de souffle et d'oxygène, se plongeait avec sa passion habituelle dans ce qu'il savait faire de mieux : écrire. » Avec «Famille », second et dernier volet de « Crépuscules », (même éditeur, paru en avril 2011), Michèle Lespagnol achève l'histoire de cette vaste famille souvent déchirée, divisée, mais « famille », tout de même, unie, en dépit des difficultés, comme tant d'autres Des vérités surgissent, dans une atmosphère de violence, de douceur, sur fond de paysage camarguais au parfum sauvage et envoûtant.
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