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Richard Guérin, lieutenant au service " suicides " du 36, quai des Orfèvres, fait face à une vague de cas plutôt inhabituels. Un homme se jette nu sous les roues d'un camion ; un autre s'empale sur le squelette d'un cachalot dans un musée... Et la mort d'un certain Mustgrave, fakir américain, est encore plus suspecte : alors qu'il assurait le spectacle en se mutilant sur une scène parisienne, il s'est écorché jusqu'à se vider entièrement de son sang. Pour Guérin, il n'y a pas de doute : ces suicides sont des meurtres, et l'épidémie ne fait que commencer.
Le lecteur débarque aux Suicides, une annexe dans des locaux déprimants, pourvus d’un plafond ensanglanté, de la Judiciaire, sis quai des Orfèvres. Là règne le lieutenant Guérin depuis sa mise en quarantaine dont on ne découvrira la raison que bien des pages plus tard. Il est flanqué d’un stagiaire amorphe qui compense son manque notoire d’intelligence par l’admiration sans borne de son patron.
Ces personnages à peines rencontrés, le lecteur est transporté dans le Lot, pour y faire la connaissance de John Nichols, un Franco-Américain qui vit en marge de la société et du village. Il a construit son campement sommaire en pleine nature, dort sous son tipi et s’entraîne au tir à l’arc dans les bois. Le monde civilisé va le rattraper quand on lui demande de venir reconnaître le corps de son ami Alan Mustgrave, le fakir toxico. Il est mort, un suicide en apparence, alors qu’il s’exhibait dans un cabaret parisien devant une clientèle sado-maso avide de spectaculaire. La police a conclu à un suicide, mais John Nichols n’en croit rien. Psychologue en rupture avec la société américaine, il ne connaît que trop bien le passé de son ami Alan revenu torturé des guerres du Golfe et d’Irak. Aidé par un ancien taulard réfugié dans le parc du Luxembourg, il remonte la piste du fakir. Des personnages, insolites ou inquiétants, font irruption, ainsi Frank Hirsh, diplomate américain qui avait une liaison avec Alan, la tenancière du cabaret spécialisé dans le sado-maso, des dealers de petite envergure et une peintre dont la conception artistique est pour la moins curieuse. Et, bien sûr, son chemin va finir par croiser celui de Guérin et de son stagiaire Lambert. Guérin, ce flic bizarre et atypique, qui se mutile en s’écorchant la peau du crâne jusqu’au sang, comme son perroquet, vieil oiseau déplumé, seul héritage de sa mère. Guérin, pas persuadé que tous ces suicides qui emplissent les archives sont des morts volontaires. Et si ces suicidés étaient poussés, par quelque force obscure, à se donner la mort ?
L’intrigue point trop complexe, est bien ficelée. L’auteur passe avec facilité du village perdu du Lot aux quartiers glauques de la capitale. Il y promène son « sauvage » avec jubilation et trempe sa plume dans la noirceur pour nous décrire avec réalisme une violence rampante et permanente, qui se niche jusque dans les relations agressives entre les policiers des Homicides et ceux des suicides. Les personnages sont tous hauts en couleur.
Sous prétexte d’une enquête policière, ce roman est plutôt une approche de la violence que peut subir ou donner tout être humain et qui peut conduire à la mort, voulue ou programmée.
Ce roman est original dans sa forme, sauf pour le personnage du policier atypique et tourmenté qui a un relent de déjà lu. Par certains côtés, il évoque les romans policiers de Fred Vargas, et en particuliers le personnage atypique du commissaire Adamsberg, aussi peu ordinaire que l’est le lieutenant Guerin . Ce n’est pas un défaut rédhibitoire, mais ça a un côté de déjà lu.
Cette enquête, loin d’être déplaisante, laisse tout de même une impression d’inachèvement.
Pourtant, tous les ingrédients d’un polar français en bonne et due forme sont présents : le décor, mythique Quai des Orfèvres, des flics aux caractères entiers, d’obscurs lieux parisiens où toutes les perversions sont permises, une mystérieuse affaire de drogue, des cadavres et des personnages « bien comme il faut » et même un chien qui s’appelle Mesrine !!!
Malheureusement l’alchimie n’a pas lieu.
Le rythme est correct mais sans être haletant, les mystères restent des mystères et les descriptions des protagonistes ne nous permettent jamais de les cerner clairement.
Un moment de lecture sympathique, voire agréable mais qui ne laissera cependant pas un souvenir impérissable.
Dommage….
j'ai trouvé ce livre un peu dégenté, avec des personnages vraiment très intéressants dans leur genre respectif. ça donne un mélange vraiment cocktail, à lire ou boire sans retenue. sylvieF
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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