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Extrasystoles

Couverture du livre « Extrasystoles » de Carole-Anne Eschenazi aux éditions Cent Mille Milliards
Résumé:

"« Extrasystoles » est un recueil de nouvelles qui, au même rythme qu'un encéphalogramme retranscrivant les battements cardiaques humains, présente des histoires prodigues en émotions fortes.
Une extrasystole est une contraction anormale du coeur ; et c'est bien la volonté même de l'auteur et de... Voir plus

"« Extrasystoles » est un recueil de nouvelles qui, au même rythme qu'un encéphalogramme retranscrivant les battements cardiaques humains, présente des histoires prodigues en émotions fortes.
Une extrasystole est une contraction anormale du coeur ; et c'est bien la volonté même de l'auteur et de l'éditeur que de provoquer chez le lecteur un véritable coup au coeur amené par le désespoir, le courage ou la peur, la volonté ou la lâcheté des personnages de ce recueil. Rencontrez un élève qui n'aime pas recevoir de mauvaises notes, un bourreau de travail délaissant trop celle qu'il aime, un chef de syndic aux idées borderline, une obèse boulimique qui cesse soudain de se soumettre à son mari tyrannique, une vraie fan trop amoureuse de son idole, une prof qui succombe à son élève mineur.
Ces nouvelles vont troubler votre rythme cardiaque car aucun des personnages d'Extrasystoles ne sort indemne du scalpel de Carole-Anne. Ça fait mal et ça ne finit pas bien."

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Avis (3)

  • Vous savez à quel point les recueils de nouvelles peuvent me déplaire et pour une fois ce n'est pas le cas !

    J'ai adoré ce recueil !Toutes les nouvelles sont du même niveau et elles sont bonnes !!

    J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur proche de son lecteur, plein de références...
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    Vous savez à quel point les recueils de nouvelles peuvent me déplaire et pour une fois ce n'est pas le cas !

    J'ai adoré ce recueil !Toutes les nouvelles sont du même niveau et elles sont bonnes !!

    J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur proche de son lecteur, plein de références culturelles de tous types (de la publicité à la littérature), sans pour autant être vulgaire (sauf si c'est nécessaire) et puis surtout j'ai adoré les chutes de ces nouvelles si bien travaillées ! A tel point que j'ai même envisagé d'en travailler une ou deux avec mes élèves....

    Ce que j'ai aussi beaucoup aimé c'est que chaque nouvelle est ciblée sur un personnage mais on les retrouve évoqués dans les autres et cela en fait presque un petit roman !

    Attention cependant, on est loin des nouvelles toutes belles toutes roses, elles sont souvent si ce n'est noires bien grises mais c'est un vrai régal !

    Parlons une minute du titre : je ne suis pas médecin donc je résume : il s'agit d'un problème au niveau des battements du coeur si j'ai bien compris et comme chacune de ces nouvelles a fait battre le mien différemment : j'approuve !

    Bonne lecture !

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  • Extrasystole, contraction anormale du cœur, m’apprend le dictionnaire. Le cœur va souffrir et nous avec ? Dès la première nouvelle, le ton est donné. Amour, solitude, névrose, haine, cynisme, désespoir, laideur, égoïsme… La mort rôde autour de certains, la vie renait pour d’autres. Carole-Anne...
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    Extrasystole, contraction anormale du cœur, m’apprend le dictionnaire. Le cœur va souffrir et nous avec ? Dès la première nouvelle, le ton est donné. Amour, solitude, névrose, haine, cynisme, désespoir, laideur, égoïsme… La mort rôde autour de certains, la vie renait pour d’autres. Carole-Anne Eschenazi ne cherche pas à nous rendre sympathiques ses personnages, mais elle sait les rendre vivants (tant qu’ils ne sont pas morts aurait dit Lapalisse). Elle adapte son écriture à chaque nouvelle, à chaque « héros ».
    Il y a du cru, du direct « Anthony est partageur. Quand il baise une nana, il aime bien la refiler ensuite à son meilleur pote. Ou, encore plus scabreux, à son propre père ».
    Du romantique : « Je ne pense qu’à vous. Tout le temps, la nuit, la journée, en cours, chez moi, dans la rue. Je vous vois tout le temps en train de jouer du piano. Ça me monte dans la tête, j’ai l’impression d’étouffer. Vous êtes la seule à qui pense. Et puis… enfin… voilà, je vous aime. »
    Du mélancolique : « En soi, Jeff n’est pas spécialement pour la clope, ou pour la biture, mais c’est vrai qu’il est un peu nostalgique de ces soirées où le monde pouvait être refait, arrondi, adouci, dans les volutes des gitanes et la chaude couleur du whisky. Cela avait un côté feu de camp originel, quelque chose d’un peu archaïque et de fondamentalement viril. »

    De la Madeleine sans Proust, de la tambouille à la sauce gribiche, de la cuisine à 0% saignante. Il arrive même que ce soit mathématique ou pathétique. Par bonheur, il y a une violette qui a une madeleine. Chaque nouvelle a sa propre dynamique, la fin est inattendue, bonne ou mauvaise, violente ou tendre. J’ai aimé voir le personnage d’une nouvelle venir faire le lien avec une autre histoire, cela donne encore plus de corps.

    Les personnages sont à vifs, cabossés, coupés dans leur élan (au propre pour certains et au figuré). Aucun ne sort indemne de la plume de Carole-Anne Eschenazi qui mitonne ses nouvelles aux petits oignons

    Quand je vous dis ; les « petites » maisons d’éditions ont tout d’une grande. Je vous en apporte encore la preuve avec ce livre. En regardant la couverture, très élégante et minimaliste comme je les aime, j’ai appris une chose, Cent Mille milliards est égal à 1014

    Une bonne surprise.

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  • Lorsque je lis un recueil de nouvelles, je pointe sur la table des matières celles qui me plaisent le plus, et là, comme parfois mais rarement, j'ai quasiment tout pointé. Le livre débute avec des histoires pas gaies du tout, sombres avec parfois un humour noir ou désespéré pour ne pas dire une...
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    Lorsque je lis un recueil de nouvelles, je pointe sur la table des matières celles qui me plaisent le plus, et là, comme parfois mais rarement, j'ai quasiment tout pointé. Le livre débute avec des histoires pas gaies du tout, sombres avec parfois un humour noir ou désespéré pour ne pas dire une certaine cruauté, et puis d'autres histoires arrivent, légères pour certaines, seulement moins graves pour d'autres. Ce sont des histoires d'amour, de sexe -mais rien de porno ni même d'érotique-, de désir, de rapports entre les hommes et les femmes faussés par la mâle dominance. Car les hommes de Carole-Anne Eschenazi sont parfois de gros machos, de gros beaufs fachos qui ne supportent pas les noirs, les Arabes, la racaille, les femmes, les homos, ... ils peuvent être de différents milieux sociaux, l'aisance financière ne faisant pas l'intelligence, la découverte et la compréhension de la différence. Mais heureusement l'auteure ne s'arrête pas à ce stéréotype, elle parle d'autres hommes, amoureux, sensibles et curieux et des femmes qui subissent souvent la loi machiste, le désir masculin, qui se vengent parfois, se battent ou partent.

    J'ai passé d'excellents moments avec les personnages de CA Eschenazi, j'ai aimé détester certains d'entre eux, en plaindre d'autres et en aimer beaucoup. Ce que j'ai apprécié également, ce sont les divers niveaux d'écriture, parfois directe, crue lorsqu'elle parle de sexe notamment : "Anthony est partageur. Quand il baise une nana, il aime bien la refiler ensuite à son meilleur pote. [...] L'odeur du pognon les [les filles] enivre. Elle leur monte d'un coup aux narines tout en leur descendant le string en même temps." (p.25, Bourre et bourre et ratatam), elle a le sens de la formule, des phrases courtes, rapides qui ne laissent pas le temps de s’épancher, elles collent en cela aux pauvres -mais riches- héros de cette nouvelle qui enchaînent les conquêtes. Mais CA Eschenazi sait aussi faire des phrases plus longues, plus douces lorsqu’elle parle de l’amour mais aussi de la bonté d’un personnage, de sa curiosité pour autrui : "Quand Jeff a commencé à désaltérer la gent humaine, ceux qui venaient s’affaler à son bar pour y chercher l’apaisement capiteux, c’était essentiellement des cocus ou des travailleurs ordinaires. Les uns chialaient sur la chiennerie de la nature féminine, les autres sur les difficultés rencontrées avec tel patron, tel collègue, tel client, tel contrôle fiscal."(p.146, La vie couleur bourbon).

    J’ai aimé retrouver un personnage principal d’une des nouvelles faisant une silhouette dans une autre histoire, un lien entre toutes. J’ai aimé aussi les références littéraires franchement dites à Victor Hugo, Gustave Flaubert notamment et d’autres qu’on devine par les prénoms : Léopoldine, Doriane, Emma, Milo, Jean-Jacques, … J’ai aimé le thème principal du recueil qui court tout au long d’icelui : les rapports humains, bien vus, bien décrits en des histoires courtes.

    CA Eschenazi écrit sur des thèmes récurrents : l’amour, le désir, la vie de couple, le désamour, la peur et de la haine de l’autre, la montée des extrémismes, la place de la femme –je mets ce thème en dernier, mais je pourrais dire que c’est un recueil féministe.

    Une très heureuse surprise que ce livre des jeunes éditions Cent Mille Milliards (1014), disponible en version papier ou en numérique, tout est très clairement expliqué sur le site de l’éditeur, très bien fait, pratique et simple. En plus, j'aime bien la couverture, aérée, blanche avec écriture violette.

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