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Eugène Delacroix naît dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle. Le mystère de sa naissance n'a jamais été percé : il serait le fils de Talleyrand, amant de sa mère et avec lequel des contemporains lui trouvent une ressemblance assez frappante. Voilà en tout cas qui expliquerait que, jeune artiste débutant, Eugène reçoive déjà des commandes prestigieuses de l'État. Comme Ingres, Delacroix jouait du violon et, sa vie durant, la musique l'accompagnera. Mais c'est finalement la peinture qui va l'emporter : il fréquente l'atelier de Pierre Guérin, où il fait la connaissance de Géricault, dandy rétif à l'art officiel qui fascine Delacroix, qui posera pour lui pour Le Radeau de la Méduse. Delacroix n'en néglige pas pour autant ses relations mondaines. En mars 1833, il est invité au grandiose bal costumé que donne Alexandre Dumas et auquel est conviée toute la fine fleur du romantisme. Les femmes occupent également une grande place dans sa vie, en particulier George Sand pour qui il éprouvera toute sa vie une amitié amoureuse. Il meurt le 13 août 1863 d'une longue maladie qui lui rongeait la gorge. Dans son testament, Delacroix demandait que la totalité des oeuvres qui se trouvaient dans son atelier soit dispersée aux enchères. La vente fut un énorme succès : tout ce que Paris comptait d'amateurs, de marchands, de gens du monde était là. On découvrit alors l'étendue de ses hardiesses, on comprit la profondeur de ses connaissances qui n'entravait pas la spontanéité de son génie. Un peintre à la fois classique et moderne.
Dans cette biographie, Marie-Christine Natta, à la différence des ouvrages consacrés à l'oeuvre picturale, s'attache essentiellement à l'homme et à son itinéraire. Ainsi verra-t-on, tour à tour, le jeune homme timide et l'amant exalté, le dandy parisien découvrant un Maroc encore mystérieux, le chef de file de la peinture romantique, le génial décorateur de la Chambre des députés, du Sénat et du Louvre, luttant contre la maladie pour mener à bien ces chantiers monumentaux... C'est ce tempérament exceptionnel, cet artiste visionnaire, mais aussi ce solitaire parfois hautain, souvent tendre et toujours inattendu, que nous révèle cet ouvrage.
Ethnologue, Marie-Christine Natta a publié en 1991 aux Éditions du Félin La Grandeur sans conviction. Essai sur le dandysme et chez d'autres éditeurs différents essais sur la littérature française, mais aussi sur la mode.
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