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Grâce aux travaux en linguistique contrastive développés par Jacqueline Guillemin-Flescher (entre autres Guillemin-Flescher 1981, 1984, 1993) et ses successeurs (voir les auteurs dans Contrastes, Gournay et Merle 2004), le cours de traduction, partout où il est enseigné par des linguistes rompus à l'exercice de traduction, est le lieu d'une prise de conscience des spécificités récurrentes des deux langues en contact. Ces spécificités, qualifiées d'énonciatives, apparaissent au niveau lexical, intra-phrastique ou inter-phrastique. Elles sont à lier, pour chaque langue, à la façon dont le locuteur se situe a) par rapport à son propos b) par rapport au co-locuteur, c) au sein d'un type de discours. Dans cet article, je propose de présenter les problèmes de traduction posés dans le discours narratif par les énoncés en incise dans les dialogues, comme dans "Always runnin'," I said. / - Toujours en courant, précisai-je. (trad. publiée). En effet, l'étude des énoncés en incise permet de présenter en cours de traduction les 3 niveaux sus-mentionnés où s'illustrent les différences énonciatives récurrentes entre l'anglais et le français. Ce fait de langue constitue ainsi un point d'entrée dans les études contrastives appliquées à la traduction littéraire d'autant plus intéressant qu'il permet aussi d'aborder l'articulation entre récit et discours au sein des narrations. Reprenant l'apport de Gournay 2000 et à partir d'observations quantifiées faites sur un corpus de traductions publiées de l'anglais vers le français, on mettra en avant les spécificités énonciatives des énoncés en incise en anglais et en français. Des problèmes de traduction seront identifiés, concernant la traduction de SAY, de l'incise complexe, l'omission de l'incise. Dans l'optique de l'apprentissage à la traduction, les schémas dégagés ont pour fonction d'alerter sur les choix qu'il est nécessaire de faire pour rendre la production «?traduite?» la plus proche possible d'une production écrite dans un contexte unilingue.
TRADUIRE L'ÉVALUATION SUBJECTIVE?: EXEMPLE DU VERBE ESTIMER Le verbe estimer en tant que modalisateur d'assertion, met en jeu différentes configurations énonciatives selon la source du jugement, l'objet et les critères de l'évaluation. Il permet de poser la «?bonne valeur?» pour l'énonciateur relativement à un cadre de référence qui fonctionne comme norme subjective. Estimer sera traduit par estimate, feel, believe ou think selon les critères de l'évaluation (quantitatifs ou qualitatifs) et le rapport entre la source du jugement, le contenu de pensée évalué et d'autres sources énonciatives potentielles HE WAS SHOT DEAD / HE WAS SHOT TO DEATH?: L'APPORT DE LA TRADUCTOLOGIE À L'ANALYSE UNILINGUE Le présent article a pour objectif de mettre en lumière l'apport de la comparaison avec le français pour l'analyse d'un fait de langue en anglais, à savoir l'alternance des groupes adjectivaux et prépositionnels en to dans les constructions résultatives du type he was shot dead / he was shot to death. Pour des raisons liées aux difficultés matérielles engendrées par la constitution d'un corpus bilingue, l'étude ci-après s'appuiera sur des énoncés de l'anglais du Canada et leur traduction française, collectés via la base de données WeBiText. Quant aux énoncés anglais non traduits, ils proviennent du British National Corpus ou du Corpus Of Contemporary American English. L'analyse proposée s'inscrit dans le cadre de la Théorie des Opérations Énonciatives d'Antoine Culioli.
TRADUIRE WITH Cet article se propose d'analyser la traduction anglais/français de la préposition with. Face à ce problème, traduire ou ne pas traduire with, nous avons établi un corpus de citations, extraites de Far From The Madding Crowd, de Thomas Hardy. Ces exemples sont bien sûr datés mais la discussion des choix de traduction que nous proposons s'inscrit dans une approche synchronique dans laquelle le style particulier à l'auteur est un adjuvant et ne représente pas une contrainte. LE VERNACULAIRE NOIR-AMÉRICAIN?: QUELS ENJEUX POUR LA TRADUCTION?? Le roman de Kathryn Stockett, The Help, paru en 2009 (2010 pour sa traduction française), dresse le portrait d'employées de maison noires dans le Mississipi des années 1960. Bien qu'écrit par une auteure blanche, la version originale fait appel au vernaculaire noir-américain pour faire entendre la voix de ces «?black maids?». Ce choix soulève un certain nombre de questions pour la transposition de l'histoire dans une autre langue et un autre contexte socio-historique. Cette actualité récente est pour nous l'occasion d'un retour sur les implications sociolinguistiques du vernaculaire noir-américain et de sa traduction. Cet article propose un aperçu des dimensions linguistiques, sociolinguistiques et psycholinguistiques du vernaculaire noir-américain, avant d'interroger les choix et les stratégies du traducteur littéraire qui y est confronté, à travers le projet de traduction de Pierre Girard pour La Couleur des sentiments.
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