Au début des années 1990, Jean-François Ercksen fut détaché pendant plus d'un an par le journal Ouest-France pour mener des interviews en vue du 50e anniversaire du Débarquement.
Très peu de gens aimaient alors évoquer la guerre.
Il faut dire aussi que les survivants de la bataille avaient eu d'autres chats à fouetter : 400 villes et villages normands détruits, les ports en ruines, une campagne dévastée, 180 000 cadavres allemands dans les champs, autant de bêtes, 40 000 soldats alliées et 20 000 civils tués. 300 000 personnes étaient à la rue. Etonnés d'être encore en vie, les habitants avaient du se mobiliser pour reconstruire, réinventer la vie.
En même temps, dans la tête des témoins, l'âge venant, une évidence avait émergée : s'il s'était passé une chose qui méritait qu'on s'en souvienne, c'était bien la Libération. Alors ils racontèrent leurs histoires, celles qui venaient du coeur, de leurs blessures profondes et de leur deuil.
C'est cela que racontent les pages de ce livre. La bataille à hauteur d'homme, qui nous surprend et qui nous déchire.
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