L'oeuvre, composée de romans et de nouvelles, de M. Rigoni Stern, auteur italien né au lendemain de la Première Guerre mondiale et combattant durant la Seconde, dit, entre ces antipodes que sont guerre et paix, son attachement aux terres natales, celles du Plateau d'Asagio. Un lieu décrit dans les cicatrices et traumatismes laissés par les temps furibonds, mais perçu comme capable de résister à l'annihilation complète de son identité, pour devenir finalement le terreau et le point de départ d'un humanisme. Un espace-mémoire, au coeur vivace, indissociable de ses enfants, où se réfugie la pensée des hommes. Un lieu totalement approprié et incorporé à l'intimité d'un écrivain dont l'enracinement est étudié à partir des pôles que forment le roman « L'Année de la victoire », la notion de géographicité et le motif de la guerre. Mettant en exergue un écrivain italien méconnu du grand public, mais pourtant reconnu par les instances littéraires, la thèse d'Emira Gherib analyse la production de M. Rigoni Stern à travers le prisme du traitement de l'espace et plus spécifiquement de sa région d'appartenance. Etude en tous points minutieuse et soucieuse de créer des passerelles vers cette autre grande science humaine qu'est la géographie, il s'agit là d'un ouvrage qui permettra aux chercheurs d'approfondir leur approche d'un auteur, tout autant que d'y puiser des outils intellectuels enrichissants.
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