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À quarante-quatre ans, Hippolyte Sicher a tout réussi. Neuropsychiatre dans un grand hôpital parisien, il mène une existence confortable. Il y a pourtant une ombre dans son passé : à vingt-quatre ans, il quittait sa future femme le jour de son mariage. Vingt ans plus tard, il découvre qu'il possède la faculté de remonter le temps. Commence alors une double vie : la première, dans les arcanes impitoyables de l'univers hospitalier, la seconde, dans l'éternel été de sa jeunesse...
J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce roman, description d'une famille à problèmes : une fratrie importante, un père alcoolique, une mère incapable d'aimer... La vie est dure pour les enfants et alors qu'ils sont devenus adultes, et que l'un d'eux décède, chaque frère et soeur se retrouvent. Ils sont toujours aussi liés les uns aux autres même s'ils se sont parfois perdus de vue. C'est l'occasion pour la narratrice de parler de chacun d'eux, de leur misère, de leurs problèmes familiaux ou de leurs maladies. Ce n'est pas réjouissant, évidemment et il est parfois difficile de s'y retrouver parmi tous les membres de la famille.
Jeanne Cordelier (alias Dany) est la troisième d’une fratrie de six enfants.
Ils se retrouvent lors de l’enterrement du cinquième.
L’auteur mêle alors ses souvenirs au récit de la vie de ses frères et de sa sœur.
Que c’est noir, que c’est sombre, que c’est désespérant.
Mais que c’est bien écrit.
Dès la première page, le tableau familial est brossé, sans concessions, sans faux-semblants, sans misérabilisme.
Une fratrie solidaire dans un milieu défavorisé. « Notre enfance calamiteuse »
Six enfants meurtris.
Un père qui cogne, qui abuse de ses filles.
Une mère incapable d’aimer parce qu’ « on lui avait coupé les ailes »
Petit à petit, au fil des pages se dessine le portrait et la vie de chacun, les souvenirs refluent ; ça suinte la misère humaine, ça oscille entre sordide et désespérance.
Alcoolisme, drogue, coups, déchéance, sida, pédophilie…. Aucun n’est épargné.
Noirceur des situations et force de l’amour entre frères et sœurs sont omniprésents.
Le temps du récit, qui s’étale sur plusieurs années, la sœur, le beau-frère, un autre frère puis la mère mourront à leur tour. Le cercle se rétrécit.
C’est un récit noir, dur. Il faut en interrompre la lecture régulièrement pour ne pas sombrer dans le cafard
Quel courage a eu Jeanne Cordelier de raconter tout ça. Quelle nécessité aussi pour ne pas tout garder en elle. Parce que trop, c’est trop !
Et ce qui aurait pu être une autobiographie pathétique est un témoignage fort, lucide, plein d’amour où chaque mot frappe juste
C’est comme un hommage qu’elle ferait à ces paumés de la vie que l’on aime avec elle.
Et quel bel hommage !
Une autobiographie réussie, sincère qui ne peut laisser indifférent.
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