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Comment entre-t-on en ville? Cela paraissait simple au temps des bonnes murailles: sous l'oeil vigilant des gardes, on franchissait une porte monumentale, on passait un pont.
La beauté de l'entrée était signe de puissance. Mais les villes n'ont pas toujours eu murs, fossés et clefs et aujourd'hui n'en n'ont plus... En 2001 une vingtaine de spécialistes, urbanistes, historiens et juristes ont confronté à Orléans leurs points de vue sur le sujet. A la lecture de la quinzaine de communications proposées ici, on se rend compte, comme le souligne une introduction magistrale, qu'" entrer en ville " est un acte multiforme.
Connaître l'endroit de la distinction entre le dehors et le dedans: est-ce si simple pour des cités où les différents seuils sont encore mal connus dans leur chronologie et leurs emplacements exacts? Rome, abordée ici par trois fois de l'Antiquité au XVIIe siècle, semble un cas d'école! L'historiographie souligne l'importance des liturgies des déplacements des souverains: les cérémonies d'entrée des magistrats italiens, des évêques (à Orléans) et même des coeurs des rois et des princes défunts enrichissent désormais l'analyse des anciens rituels d'accueil urbains.
Le franchissement individuel festif ne saurait de toutes façons avoir les mêmes caractères que l'intrusion de phénomènes collectifs, qu'ils soit militaires juridiques ou religieux. La ville finit par englober les tentacules habitées qui accompagnaient les voies d'accès: les octrois firent sortir à la fin de l'Ancien Régime la ville de ses limites traditionnelles et, à l'inverse, des quartiers périphériques récemment réunis ou fraîchement édifiés ont dû assumer leur nouvelle urbanité.
Nous savons que cela ne fut jamais sans tensions, sans perception de la différence. Entrer en ville, descendre ou monter en ville, sortir de la ville ne sont donc pas de simples déplacements dans un espace territorial défini. Nous avons ici une riche réflexion sur des mouvements complexes.
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