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Entre

Couverture du livre « Entre » de Roy Madlen aux éditions Gorge Bleue
Résumé:

Cette nuit en bordure du village, la maison se tient un peu à l'écart , presqu'endormie, elle soupire, espère de la visite. En face, au bout du chemin mal éclairé, Isabeau est sur le retour : la maison, c'est celle de son enfance, c'est surtout celle de sa tante décédée quelques semaines plus... Voir plus

Cette nuit en bordure du village, la maison se tient un peu à l'écart , presqu'endormie, elle soupire, espère de la visite. En face, au bout du chemin mal éclairé, Isabeau est sur le retour : la maison, c'est celle de son enfance, c'est surtout celle de sa tante décédée quelques semaines plus tôt. En revenant sur ses pas, Isabeau remarquera que ses pieds ne correspondent plus exactement aux empreintes laissées en partant, des années auparavant. Est-ce parce que trop de temps a passé ? Ou parce qu'Isabeau est une toute autre personne ? Avec Entre, Roy lance une invitation à son personnage : il lui faudra contempler ses propres traces, faire face à ce qui aurait pu être, ce qui a été laissé derrière et qui aura continué à avancer, changer, vieillir en son absence. Madeleine Roy manifeste à nouveau un talent pour saisir, tout en nuances et en délicatesse, la complexité des remous qui nous agitent.

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Avis (1)

  • « Toi qui gardes la nuit, où es-tu ? »
    « Entre »
    Entrez subrepticement dans ce livre étoilé puisqu’il est l’heure de revenir vers l’originelle histoire.
    Madeleine Roy cède la place à Isabeau, narratrice, jeune femme homosexuelle, mariée depuis deux ans avec Paola. L’amour plus fort que la...
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    « Toi qui gardes la nuit, où es-tu ? »
    « Entre »
    Entrez subrepticement dans ce livre étoilé puisqu’il est l’heure de revenir vers l’originelle histoire.
    Madeleine Roy cède la place à Isabeau, narratrice, jeune femme homosexuelle, mariée depuis deux ans avec Paola. L’amour plus fort que la mort. Celui qui retient les liens de ce récit bleu-nuit, tremblant, superbe et attachant.
    Isabeau voyage, dans l’avion qui l’emmène dans la maison fermée de son enfance. Les jambes serrées, le cœur lourd, « tout le voyage me revient en pleine face et m’écrase… Où sont les lumières de la ville ? »
    Isabeau revient trois semaines après le décès de sa tante. Un message sec, aigre, sans aucune compassion, par son cousin (le fils de la tante) pour lui annoncer l’irrévocable. Elle se doit de ranger la maison. Il a fait sa part dit-il. Puisqu’elle était la dernière à vivre dans cet antre. Plus que tout, c’est la rupture brutale avec sa tante qui glace cette jeune femme en proie à la culpabilité immense. Elle ne lui a pas rendue visite depuis un an.
    « Coup d’œil général. Je n’ai jamais vidé une maison, je ne sais pas comment on fait… Quels vêtements portaient elle à la fin ? »
    Tout lui revient en pleine figure comme un boomerang. Les visites espacées, puis abolies. Ne plus oser revenir sans Paola l’intruse et l’indésirée. Isabeau voulait le calme, la sérénité, protéger Paola des regards baissés et des lèvres closes. Le cousin jaloux de cette gamine qui lui a pris sa chambre dans l’enfance. Petit oisillon tombé du nid, orpheline qui ne mange que des petites miettes de pain écrasées dans un bol de porcelaine. La discrétion.
    « Un frisson remonte le long de mon échine, celui-là je le ressens jusque dans mes os. Ma faute. La honte… »
    Un homme frappe à la porte dans le plein désarroi d’Isabeau. Volkan, l’aide soignant, celui qui a accompagné sa tante, l’altruisme et la magnanimité (la plus belle des qualités humaines). La tendresse comprise des regards alliés. Il va lui proposer son aide pour ranger. Il doit bien ça à Sylvie Chevalier (1942-2015). Sa présence est salutaire. Il brusque les souvenirs et les repentances. Il comble les angoisses et laisse Isabeau plonger en elle jusqu’au paroxysme de la douleur.
    « Absorbe-toi, ma fille et souviens-toi. » Rémanence, lait chaud et pansement sur la brûlure, petite fille-femme au manteau gorgé de pluie. Paola, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, et pourtant Isabeau ne l’appelle pas. Laisse l’abîme se creuser. L’espace-temps est déplacé. Isabeau subit les épreuves d’un non-retour. Elle doit expirer les remords et laisser remonter les réconciliations.
    Ce récit est un huis-clos des intériorités. Mais son vaste rédempteur est immensité. « Entre », on imagine la porte en bois, lourde de silence. L’apaisement du salvateur et la communion chapelle d’Isabeau et de Paola. On l’aime, on l’imagine guerrière et princesse, amoureuse triste mais confiante.
    « C’est que tout redevienne comme avant. »
    Initiatique, profondément féminin, dans cette splendeur d’une renaissance. « Entre » de Madeleine Roy, est « trop tôt pour la neige », et le trésor trouvé au pied de l’arc-en-ciel.
    On est en plongée dans ce quelque chose qui échappe à l’idée même d’un roman. Ici, c’est la vie, entre et tu trouveras. Publié par les majeures Éditions Gorge Bleue, en lice pour le Prix Hors Concours 20222-2023.

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