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Entre terreur rouge et peste brune, la Belgique livide (1918-1940) ; la diplomatie belge face aux Juifs et aux antisémites

Couverture du livre « Entre terreur rouge et peste brune, la Belgique livide (1918-1940) ; la diplomatie belge face aux Juifs et aux antisémites » de Bertrand Herremans aux éditions Andre Versaille
Résumé:

1918. Les canons se taisent, mais la joie de la victoire, très brève, cède vite la place à l'amertume et à l'angoisse. Ces sentiments saisissent tout particulièrement les élites. Ainsi, un groupe encore trop méconnu, le corps diplomatique, essentiellement catholique, panique : son hégémonie... Voir plus

1918. Les canons se taisent, mais la joie de la victoire, très brève, cède vite la place à l'amertume et à l'angoisse. Ces sentiments saisissent tout particulièrement les élites. Ainsi, un groupe encore trop méconnu, le corps diplomatique, essentiellement catholique, panique : son hégémonie sociale et politique est questionnée.
Dans un premier temps, leurs craintes se focalisent sur le péril rouge : refusant le changement d'époque, les diplomates haïssent et craignent le Juif, associé à l'internationalisme communiste, révolutionnaire, républicain et athée. Dès cette époque, plusieurs axes s'imposent dans le regard porté par les diplomates sur les Juifs et les antisémites : les thématiques intemporelles de la juste mesure, de l'extrémisme, de la violence, les statuts de victimes et de bourreaux, l'intégrité territoriale et l'unité belges.
Au milieu des années 1920, la situation internationale se stabilise et l'Église condamne certaines dérives antisémites. Le concept d'«ennemis de la nation et de la foi», associés aux judéo-bolcheviques, perd du terrain. Les fissures au sein du monde catholique s'accentuent. Mais l'accession d'Hitler au pouvoir modifie bien plus la donne. Non seulement le corps diplomatique dénonce le nazisme comme menace suprême sur la paix européenne et redistribue les rôles entre Juifs et antisémites. Mais la politique allemande contraint aussi les Belges à se positionner lors des négociations internationales. Le gouvernement belge et ses représentants aux conférences pour les réfugiés tiennent un double discours. Ils cherchent à tranquilliser les secteurs de l'opinion, fragilisée par un chômage de masse et fantasmant sur un déferlement prochain d'étrangers. Mais en même temps, ils veulent donner des gages aux quelques personnalités qui dénoncent, à raison, le cynisme, le manque d'humanité, de solidarité et l'absence d'état de droit véritable de cette politique.
Ces deux thématiques, la peur et la haine de l'autre d'une part, la question de l'asile et du statut des réfugiés de l'autre, sont d'une dramatique actualité. À travers ce livre, vous pourrez trouver quelques clés utiles pour une réflexion et pour une remise en perspective face à des questions qui ne sont pas nouvelles.

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