Les meilleures idées de lecture pour l'été !
Marrakech, années 70. Un petit garçon intersexué est abandonné par sa mère et confié à ses grands-parents. Sa grand-mère, musulmane, et son grand-père, officier français à la retraite, se détestent et s'opposent sur tous les plans : principes, éducation, religion, sexualité... C'est la lutte du Coran contre "Les Fleurs du mal".
"Entre les jambes" est le récit de cette enfance écartelée entre fausses pudeurs et non-dits, mosquée et hammam, ivresses et amants, enfants des rues et prostitution forcée.
Dans un style de feu, qui rend hommage aux rues du Maghreb, Huriya montre comment les pièges et hypocrisies de la religion se referment sur les femmes, au point de transformer certaines victimes... en bourreaux.
Les meilleures idées de lecture pour l'été !
J'ai été très intrigué par ce roman au sujet difficile mais c'était sans compter l'écriture abrupt et le langage cru concernant cette histoire.
Roman autobiographique sur un petit garçon intersexué qui n'arrive pas a trouver sa place, rejetée par une mère au mœurs plus que légère et élevé par sa grand mère musulmane et son grand père français.
Il vivra dans une ambiance des plus détestable car la grand mère très croyante déteste son mari, français, athée et amoureux de la grande littérature française.
Leur religion diffère et forcément, les principes d'éducation sont littéralement opposés.
Comme le souligne très bien le résumé c'est la lutte du coran contre les fleurs du mal.
Mais derrière cette religion on va y découvrir des secrets pas toujours honorables.
Ce petit garçon au nom de Moulay Saïd va devenir Huriya et se verra enfermé dans un carcan de mensonge, d'hypocrisie et de méchanceté dans toute son horreur.
Ce livre m'a beaucoup perturbé et je ne sais quoi en pensé, les dialogues très cru et vulgaires on été un frein dans mon approbation et la succession d’événements tragiques me met en doute sur certains aspect de la réalité de cette histoire.
De un à une !
Ce livre va vous brûler, le langage y est cru et accompagne une analyse aussi implacable que la soif de dire est inextinguible.
Quel que soit le nom, l’étiquette : bisexuel, intersexué, hermaphrodite…la seule vérité est celle du ressenti.
Huriya veut dire liberté en arabe, c’est ce nom qu’elle a choisi pour dire la condition féminine au-delà de son cas.
Née à Marrakech, sans père, vite abandonnée par la mère, déposée comme un colis chez les grands-parents, premier rejet.
Grand-mère musulmane, grand-père françaoui, une guerre permanente entre les deux, c’est un mode de vie. Renommé Moulay Saïd, identifié comme garçon et c’est sans discussion possible.
L’enfant grandit, tiraillé entre deux mondes : celui du Coran et celui de la littérature. Entre les sourates et les strophes des Fleurs du Mal…
« Mes cheveux ne sont pas crépus. J’ai de beaux cheveux blonds qui m’arrivent aux épaules. Les traits de mon visage poussiéreux sont fins. Mon visage est couleur coucher de soleil. Mes yeux sont azurés comme le ciel d’ici. J’ai hérité des yeux bleus de mon grand-père, le Français. Je ne ressemble pas à un enfant d’ici. Je ne suis pas comme les autres. Ma différence sera mon destin. »
La grand-mère a plusieurs vies, plusieurs visages, c’est violent et souvent tragi-comique.
Mais ce qui ne cesse de m’étonner c’est le fait que les femmes continuent à transmettre ce qu’elles ont subi, c’est-à-dire à conditionner des petites filles à se soumettre. Un monde ou les pourquoi et comment trouve une unique réponse : c’est comme ça.
« J’ai fini par avoir deux têtes. Une pour grand-mère : une tête musulmane. Et une tête pour grand-père : une tête athée. »
L’enfant se plie pour ne pas rompre, car elle a été rejetée par sa génitrice. A-t-elle le choix ? Elle observe, scrute, fait son éducation des contradictions du monde des adultes, des mensonges comme mode de survie.
La condition des filles n’a pas changé au fil des siècles, c’est immuable, un conditionnement qui perdure.
« Une bonne Musulmane qui se respecte. Elle marche vite et à petit pas. On leur a toujours dit de ne pas traîner dehors. Elles ont été élevées dans un mélange toxique de religion et de traditions. Et nos vies ressemblent à nos traditions, nous sommes emmurés. Avant même d’apprendre à marcher, leur mère a répété : « Ne lève pas les yeux sur les hommes. Oriente ton regard vers le bas. Montre que tu as de la pudeur. Aie honte. » Aie honte, voilà ! Alors, les filles marchent et elles ont honte. Elles grandiront comme ça. Et la honte ne les quittera plus. »
Toute la première partie du livre m’a donné une impression d’oppression, et une image s’est imposé celle d’un enfant donnant des coups de couteau à sa mère déjà morte mais qui continue à frapper comme pour s’effacer.
J’ai relevé une multitude de phrases fortes, de celles qui restent.
Et je ne pouvais pas ne pas me poser la question : que serait devenu l’enfant sans la transmission des mots, des livres, délivrée par le grand-père ?
La culture comme rédemption des péchés du monde, cela me convient et me convainc.
Le portrait du grand-père est extraordinaire, et il est ce souffle de liberté qui va porter loin. Cette littérature qui l’habite et le tient debout. Se nourrir ainsi et écrire c’est se livrer sans ménager ses lecteurs.
Tous ces mensonges, ce monde d’hypocrisie est d’une grande violence. La grand-mère ne manque pas d’imagination pour tordre le cou à la vérité.
Certaines scènes sont hilarantes malgré tout, notamment le moment où Moulay Saïd doit échapper à la circoncision, sachant que c’est le coiffeur qui officie à l’aide d’une paire de ciseaux et bien évidemment sans anesthésie.
L’écriture est forte, mais il faut beaucoup de force pour naître à travers cet héritage.
L’écriture est belle aussi, dans sa crudité mais aussi dans sa poésie.
En conclusion, vous lecteurs ne pourraient oublier ce destin commun des femmes :
« Une femme instruite, c’est une femme dangereuse. Si elles en savent plus qu’un homme, ça peut lui couter très cher. »
Et le destin particulier d’Huriya :
« Je suis une fleur qui a poussé sur le mâle. »
©Chantal Lafon
« Ça a débuté comme ça n’aurait jamais dû débuter.
Çà a débuté comme ça : ‘Tiens, le voilà ! Garde-le !
Je n’étais pas prêt à entendre ces mots-là ! »
Envoûtant, grave, inoubliable, « Entre les jambes » est un appel d’air. Huriya c’est elle, la narratrice, le dévorant, la parole qui s’élève par-delà les sables brûlants, les senteurs d’épices, les couleurs rebelles ou cachotières, les regards sont baissés. Le Maroc et ses contradictions, ses non-dits. Marrakech affolé frôlant les cheveux de cet enfant (Huriya) né (e) différent (e) : intersexe. Sa mère le rejette, ballot de dégoût.
« Maman est partie sans me regarder. J’ai couru vers elle. Elle a claqué la porte. » Sa grand-mère l’accueille. « Mar’ haba bik, bienvenue à toi ». Elle m’embrasse et dit : « Tu seras l’homme dans cette maison, Inch’Allah. Tu es de la race des élus. On t’appellera Moulay Saïd, en signe de respect pour ton Ancêtre le Prophète. »
L’enfant est projeté dans l’antre d’une famille qui s’entredéchire. L’idiosyncrasie d’un pays en proie à ses croyances, chape de plomb, une grand-mère emblème de toutes les frustrations, les pièges d’une religion lourde d’interdits.
« Les femmes arabes ont un instinct céleste. Notre intuition est plus perçante que notre vue. »
Cette grand-mère, l’ogre aux abois, la méchanceté armure, brûlante de conventions, de faux-semblants. Le Coran détourné de ses beautés ancestrales. Elle est pour Moulay Saïd une grand-mère mal aimante, maladroite et autoritaire. Mais l’adage ne dit -il pas « Qu’il faut être bien malheureux pour être aussi méchant ? » Eh bien c’est elle qui, l’odieuse étouffe son mari « le Françaou » son opposé, son rival. L’intellectuel, l’alcoolique reclus dans sa Babel littéraire, le laïc, l’hédoniste et brillant, la sagesse au garde-à-vous. Il va prendre dans ses ailes cet oisillon différent tombé du nid, la pureté pour abri et l’éveil à la grandeur verbale.
« Le françaou, le désamour courtois, s’efface. Il se dirige vers sa bibliothèque. C’est là le sous-bois, là où personne n’accède. Je suis proustien dit-il aussi… Tu verras plus tard, une longue phrase proustienne c’est comme une belle femme. »
Moulay Saïd est l’exutoire des rancœurs, des insistances qui collent sous les babouches. L’enfant pris en tenailles entre l’école Coranique et l’école de La République, bouc émissaire des règlements de compte. Les colonies contre la liberté, la religion qui s’entrechoque avec les vents de la littérature salvatrice.
« Ne touche pas à ça, crie-t-elle. Pourquoi ? Les livres français sont dangereux. »
« Sais-tu que Stendhal n’a mis que cinquante-deux jours pour écrire « La Chartreuse de parme » ? »
« -Qu’Allah maudisse Stendhal répond grand-mère, qui ne sait pas qui est Stendhal. »
Moulay Saïd perçoit les mensonges, ce qu’il faut taire à l’autre, le voisin, le mari, l’homme. La religion déplace les pions incommensurablement. La sexualité est un tabou. La virginité une épreuve. La grand-mère toute de dualité, pourtant, procure des kits de virginité aux filles en quête d’honneur et qui ont peur des représailles au cas où. Tout est flou, truqué et malsain. Les réputations sont d’or et le reste est poussière sous le tapis. Dans ce lieu où grandit cet enfant parcellaire, l’épreuve d’une quête de soi est la rédemption en devenir. On aime ses doutes et certitudes, ses batailles pour renaître, son éveil à la haute intelligence et l’amour pour sa terre envers et contre tout et la relation d’amour fraternel avec son grand-père versant d’altruisme et d’équité. Lui, anéanti et foudroyé par ses propres faiblesses. La grand-mère soumise aux apparences, déteste son mari plus par principe que par conviction. Cet homme est son danger. La culture rend libre et cette femme pressent en lui tout ce qu’elle n’a pas : le savoir. C’est ici que le bas blesse. Elle sait aussi pour l’enfant. Tous savent. La différence est un bandeau noir sur les yeux. Moulay Saïd, Huriya va partir en France étudier. La voie est libre, la grand-mère est décédée. La sérénité est cocon, thé vert glacé et tendresse. La paix couverture et la liberté en advenir. La narratrice cède la place à l’autrice. Piédestal sociétal, sociologique, la course en pleine lumière vers la métamorphose. Ce livre gorgé d’humanité, d’efforts est l’émancipation gagnante. Un livre hymne et féminin, l’espérance étendard. Le Maroc terre pleine et mirage. Huriya l’ubiquité souveraine, la belle l’homosexuelle qu’on aime de toutes nos forces. « Entre les jambes » est une renaissance éclatante, le courage épiphanie, les mistrals gagnants, une ode à l’identité (fois mille) et à la littérature. La vie : Huriya : être enfin Femme. Magistral et nécessaire, que ce lucide roman soit lu par tous. En lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.
Enfant différent à la naissance, l'auteure sera abandonnée brutalement par sa mère et élevée par ses grands parents. Ces deux personnages sont très atypiques et surtout ils se détestent. Le début de l'histoire est relatée d'une façon crue mais au fil du récit on sent les réflexions innocentes et la grande maturité d'un enfant qui peuvent mettre en contradiction les pensées et les vérités de ses grands parents. On peut même assister à quelques scènes cocasses entre eux deux. Difficile pour un enfant de se construire au milieu de tout ce chaos d'autant que Huriya est prise entre un masculin et un féminin chez elle. Dans ce livre, beaucoup de thèmes sont abordés notamment la sexualité, la religion, la colonisation et surtout la littérature qui sera la force majeure de l'auteure. Livre très bien construit, captivant et enrichissant !!! Merci Huriya !!!
Dans la librairie d huriya , à paris, son grand-pere robert alexandre , invite une dizaine de prostitués dePpigalle à déguster café et gateaux
il faut connaitre l histoire de ces deux la pour savourer l instant. La belle Femme que est l autrice, huriya, est née intersexuée , au Maroc , dans les annees 70. Abandonnée par sa mére, l enfant est elevée comme un garçon à marrakech par ses grands parents qui se detestent
la grand-mere, musulmane, dilapide l argent de son époux " le francaoui" . Elle ne jure que par le coran , frequente son amant , l aime en plein jour pendant le ramadan et s invente des stratagemes pour s offrir le pelerinage à la mecque
le grand-pere, militaire à la retraite, est un athée convaincu, amoureux de litterature , alcoolique , il se refugie avec Proust et Baudelaire dans sa bibliothéque
un récit à la fois tendre et poétique, rythmé et rock n roll
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