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Menteur, affabulateur, imaginatif, inventif, délirant, mythomane... Ces termes témoignent de la diversité des représentations que peuvent avoir les adultes à propos du " mensonge " d'un enfant ou d'un adolescent, selon leur place, leur histoire ou leur métier. Elles varient bien évidemment selon l'âge, la fréquence avec laquelle l'enfant recourt au " mensonge ", et le contexte dans lequel celui-ci intervient. La question du mensonge qui pose en négatif celle de la vérité et du " il faut tout dire " érigés en idéal, provoque ou inquiète les parents et les enseignants, met en difficulté les travailleurs sociaux et ceux de la justice, et intrigue les médecins et les psys. Depuis Freud, nous connaissons la force des fantasmes qui peuvent conduire à mentir sincèrement, comme nous rencontrons chaque jour dans notre pratique clinique les raisons souterraines - à visée défensive par exemple - qui président à un tel discours.Notre époque, qui privilégie la transparence, ne facilite pas la prise en compte individualisée de la fonction de ce qui est nommé mensonge et de la culpabilité qui en découle souvent : il n'y aurait que du visible ou du dissimulé, du vrai ou du faux.
Ce numéro visera à démêler ces enjeux, à partir des questions qui se posent dans les pratiques des professionnels de l'enfance et de l'adolescence.
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