"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Grégory et Jennifer habitent Pissos, petite commune située dans les Landes. Deux ados qui aspirent à quitter cette prison et ses étendues étouffantes de pins. Il faut dire que l'avenir se veut inéluctablement sombre dans ce bled et ce ne sont pas les adultes qui pourraient déjouer ces présages. Jean-Marc s'occupe de sa fille tant bien que mal, alternant la scierie et les litres de pastis pour noyer son veuvage. Michel, lui, se perd entre son poste de buraliste et ses tournées au bar, écrasé par le poids de ses envies inavouables. Pas de place pour son fils dans tout ça. Et si la marche de ce quotidien morose était bousculée par une vieille histoire? Devenus pions d'un homme prisonnier du passé, ces laissés-pour-compte de la France moderne verront leur vie basculer.
Un roman noir qui se passe chez nous dans la France rurale. Je me propose aussitôt! Je ne connais pas du tout cette maison d'édition. La couverture est très graphique. On voit en filigrane, quelques grands pins , en une vue aérienne. Et d'après la disposition de ces arbres (presque en cercle), on peut se sentir emprisonné. (comme le titre le suggère).
Les jeunes de province s'ennuient, ne voient pas leur avenir si radieux. Un sujet d'actualité et qui me parle (enfin, j'habite dans une ville moyenne mais j'arrive tout à fait à me projeter :)
Ici, dans les Landes (vous savez, une grande forêt de pins, semés par les hommes au siècle dernier, de grands arbres bien droits s'agitant sous la brise de l'Atlantique). Des souvenirs très lointains (j'avais dans les 5 ans) me ramènent là-bas justement, dans une de ces forêts impénétrables. Je peux comprendre l'étouffement que cela peut provoquer à certaines personnes.
Un endroit inhospitalier et hostile. Voici le terreau de cette histoire noire et sordide. Jennifer, jeune fille sexy et Gregory son amoureux transi (qui ne lui a pas révélé son amour) vivent une soirée mouvementée (un certain vendredi). Puis retour en arrière, sur plusieurs jours, où l'auteur nous dévoile les fait antérieurs qui ont déclenché la bombe.
Mais comment un drame de cette ampleur a-t-il pû arriver?
Ce récit me rappelle un certain roman lu il y a quelques temps "L'été circulaire" de Marion Brunet. J'ai senti cette même ambiance oppressante et glauque. Tel le diable tissant son mal. Le mal ici est incarné par un personnage banal (en fait, l'auteur nous le dévoile rapidement dans l'intrigue).
Les personnages sont bien campés. Les pères ont une part à jouer dans ce huis-clos. On ressent bien le côté noir de chacun (ou plutôt le désespoir, l'ennui, la déchéance ?). La forêt va happer tout ce petit monde et veut l'engloutir jusqu'à la sève. Qu'elle est dangereuse cette nature ici.
Les chapitres sont courts, cela se lit vite et la tension monte crescendo.
L'auteur écrit bien. Presque de manière poétique dans la noirceur.
Ce n'est pas un coup de coeur mais une belle découverte.
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