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Le roman de langue française conserve aux XVIe et XVIIe siècles une forte dimension orale. Avant qu'il ne devienne complètement un genre de l'écrit avec l'avènement du roman épistolaire et du roman mémoire, une bonne part du dévoilement de la matière narrative y est conditionnée par la prise de parole d'un je. Soit le sujet scripteur interpelle un groupe indéterminé de lecteurs, soit il délègue la parole aux protagonistes, sous la forme le plus souvent du discours direct ou indirect. La représentation de la voix de je variés troue ainsi à tout moment le récit dans les romans de la première modernité. Une telle survivance de l'oralité invite à s'interroger: dans quelle proportion narrateur et personnages se parlent-ils à eux-mêmes ou s'entretiennent-ils avec autrui? Sous quelles formes? Dans quels types de récits et à quels moments particulièrement? Pour produire quels effets sur les interlocuteurs fictifs? Le présent numéro fait le choix d'apporter des réponses en se fondant sur les caractéristiques stylistiques des oeuvres du point de vue de l'énonciation, de la rhétorique ou encore de la morphosyntaxe.
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