"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le roman s'ouvre sur une scène de suicide, un suicide programmé, minuté , préparé avec une précision horlogère toute suisse. Une ouverture qui nous plonge d'entrée dans l'ambiance générale du roman, un drame par moments étouffant.
Vincent à l'annonce de la mort de son frère dans un accident de voiture se rend chez celui-ci, très vite il comprend que l'accident n'en n'est pas un. Dans le nid d'aigle de son frère, une maison au bord d'un gouffre (le symbolisme n'est pas fortuit) il découvre des dessins, les esquisses d'une femme en rouge, et un carnet. Le carnet raconte la rencontre de son frère, photographe avec une mystérieuse femme en rouge qui va l'obséder, il va tout faire pour retrouver cette femme croisée sur un quai de gare. Entre ses deux êtres, va naître une relation tout en passion, en sensualité, en violence, une relation marquée par la destruction. La rencontre de deux êtres blessés, pleins de failles, qui vont réouvrir d'anciennes blessures. Vincent à travers le récit de son frère, à travers les mots qu'il a écrits, va découvrir un homme qu'il ne connaissait pas, un homme fragile, marqué, blessé.
"Anna est revenue. Elle m'a lancé un appel joyeux. Toujours cette capacité à feindre d'oublier les déchirures. Mais elle n'oublie pas. A la moindre averse, les détails imperceptibles reprennent vie, ma culotte à l'envers, le ton de ma voix, le regard d'une autre femme, cinq minutes de retard, mon air de dromadaire, une seconde d'hésitation, une sale tronche, l'électricité de l'air, un vin éventé, une idée saumâtre, l'atmosphère du soir , un parfum empoisonné, un nuage devant les yeux, l'humeur d'un chien, le souvenir d'autres tempêtes, le feu sous la braise, l'acrimonie naît de toutes les étincelles. Parfois je me demande si Anna ne règle pas ses comptes avec son histoire à elle, une histoire qui ne me concerne pas sinon que je réveille chez elle des réflexes pavloviens en touchant des cicatrices encore vives. Elle refuse d'en parler."
Avec Elle portait un manteau rouge, Pierre Crevoisier nous offre un premier roman tout en tension, en violence, un roman intense aux scènes tour à tour dures, insoutenables, sensuelles, le tout servi par un style tantôt cru tantôt très poétique qui sert à merveille la description de cet amour destructeur. Un roman palpitant qu'on ne peut plus lâcher une fois commencé.
>modifier / >supprimer
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !