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Dans une prison malienne, le Messager, ancien commando de marine devenu mercenaire, purge sa peine comme une rédemption. Mais lorsqu'il apprend la mort de son ancien associé et compagnon, il se lance à corps perdu dans un périple sanglant. Sur sa route, une femme flic amoureuse, un djihadiste salafiste, un galeriste parisien passionné, un acteur de films X reconverti dans le proxénétisme, un policier de l'antiterrorisme, un ancien ministre de la Défense, un biker à machette...
Trahir son Messager est dangereux, car il ne délivre qu'un seul message : la mort.
J’étais entré dans l’œuvre de Laurent Guillaume par son dernier roman « Là où vivent les loups ». Ce polar rural avait été une révélation pour moi. La réédition de « Doux comme la mort » était donc une occasion trop belle pour moi d’étoffer ma découverte de l’auteur.
Cette fois-ci, l’univers est complètement différent. On voyage entre le Mali et la France en suivant le destin de plusieurs personnages, pièces maîtresses d’une terrible machination. De par son expérience professionnelle, l’auteur maîtrise son sujet. Son passé de flic et sa connaissance de l’Afrique lui permettent de recréer avec justesse l’atmosphère de son aventure. On entre dans les coulisses des enquêtes policières, des missions militaires secrètes, des manipulations politiques et on vit les situations au plus près des acteurs.
Ceux-ci jouent d’ailleurs un rôle important dans la crédibilité du propos. Ils ne sont pas du tout caricaturaux et possèdent différentes facettes, qui les rendent humains. On s’attache donc à ces êtres torturés et charismatiques, malgré toute la violence dont ils peuvent faire preuve. A leurs côtés, on recharge les armes et on sort les muscles. La narration nous entraîne dans des scènes d’action saisissantes dans lesquelles on ressent la poussière, les balles, le sang, la douleur…
J’ai une nouvelle fois été impressionné par l’écriture de grande qualité de l’auteur. Pour ne rien gâcher, le scénario est parfaitement ficelé et réserve quelques surprises qui m’ont scotché. Autant vous dire que j’ai été happé par la densité et l’authenticité de ce thriller.
Je ne sais pas si cette chronique vous aura convaincus. Une seule chose est sûre : Laurent Guillaume est un écrivain de romans noirs de haut niveau, pas assez reconnu. Si vous aimez ce genre, je vous ordonne donc (et oui, je suis comme ça !) de lire un de ses livres, pour qu’enfin un maximum de monde reconnaisse son talent !
http://leslivresdek79.com/2020/04/07/543-laurent-guillaume-doux-comme-la-mort/
Il est des auteurs qui mériteraient des éclairages médiatiques plus importants, Laurent Guillaume en fait clairement partie. J'avais déjà beaucoup apprécie son premier polar, Mako, paru en 2009, mais là, avec ce Doux comme la mort, c'est clairement un cran au-dessus, un des meilleurs thrillers lus récemment, sans hésiter.
Tout sonne vrai. Cet ultra réalisme interpelle, nourri au passé de l'auteur : commandant de l'UMS ( unité mobile de sécurité – spécialisée dans l'anticriminalité et les violences urbaines ), officier aux Stups, conseiller de la police locale au Mali ( pour la lutte contre le trafic de stupéfiants ), actuellement consultant international à la lutte contre le crime organisé en Afrique de l'Ouest.
Bien sûr, un impressionnant CV ne suffit pas à faire un bon auteur de polars ou thrillers, mais là, cela donne du poids, de l'ampleur et du souffle : documentation précise, écriture tendue, scènes choc comme celles dans la prison malienne, contexte géopolitique passionnant ancré dans l'actualité ( djihadistes salafistes, trafiquants de drogues ) jouant avec les codes du genre ( réseaux de proxénétisme, politiciens véreux, flics ripoux ) ... un cocktail explosif pour une intrigue très sombre, quasi désabusée.
A cela s'ajoute des personnages surpuissants, densément campés, qui apporte complexité, humanité et rage au récit. Deux solitaires charismatiques en quête de vengeance. Marc Andrieu, le flic idéaliste de la DST ( Direction de la Surveillance du territoire ), obsédée par la disparition de sa fille, prêt à tout pour la retrouver. Et surtout le Messager ! Quel personnage que ce mercenaire mandaté par les services secrets pour assassiner un des leaders de l'AQMI ( Al-Qaida au Maghreb islamique ) au Nord-Mali ! Lorsqu'il découvre au dernier moment que ces commanditaires l'ont trahi, il se met en marche, un tueur froid, surentrainé, intelligent et terriblement sensible aussi, un oxymore prêt à tout défoncer.
Celui qui fait bouger les lignes et ces deux personnages jusqu'à permettre leur rencontre, est tout aussi intéressant, un vrai méchant que ce Julien Vittoz, ex-ministre de la Défense déchu suite à un gros échec diplomatique au Mali, qui met en place un plan machiavélique pour retrouver les hautes sphères du pouvoir.
La construction du récit, l'enchaînement des rebondissements sont parfaitement maitrisés jusqu'à la déflagration finale qui percute le lecteur en plusieurs étapes. Un thriller ultra-réaliste de haute volée dont la puissance et les personnages sont très au-dessus du lot.
PS : magnifique couverture que ce dos musculeux tatoué d'un serpent ( celui du Messager ) dans la réédition 2020 de la Manufacture de livres
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