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Ils ont été les derniers rois de la Renaissance. Violents, cruels, dégénérés, soumis à la férule de Catherine de Médicis, mère abusive, régente ambitieuse, qui tiendra jusqu'au bout un pouvoir que ses fils étaient incapables d'assumer. François II, Charles IX, Henri III, le duc d'Anjou... tous disparaitront dans la fleur de l'âge, assassinés, emportés par la maladie ou la folie.
Libre, rebelle, sensuelle, leur soeur Marguerite, « la perle des Valois », affiche une vie dissolue, collectionnant les amants. Elle acceptera pourtant de se plier à la raison d'Etat en épousant Henri de Navarre, le futur Henri IV.
Femme fatale, la reine Margot domine l'extraordinaire roman de Catherine Hermary-Vieille qui nous plonge dans les fastes et les horreurs d'une cour de France hantée par les espions, les empoisonneurs et les spadassins, gouvernée par des fauves sanguinaires qui s'entredéchireront jusqu'à la mort de leur dynastie.
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2018/d-or-et-de-sang.html
« La malédiction des Valois », roman historique raconte comment les Valois ont abandonné le trône de France aux Bourbons .
Connaissant les écrits de l'auteur , c'est avec plaisir et confiance que je me suis replongée dans une période tumultueuse de l'Histoire de France.
Le déclin commence à la mort d'Henri II (fils de François I), époux de Catherine de Médicis. Il meurt accidentellement lors d'une joute .
C'est alors que M. de Médicis toute puissante, ayant eu 7 enfants se charge de la couronne de France, ainsi que de la destruction de ses 4 enfants encore vivants en les montant les uns contre les autres. Un vrai nœud de vipères, pourtant Catherine est intelligente et a le sens de l'Etat, mais la sauvagerie domine cette famille qui ne cesse de se quereller ;
François II monte avec son épouse Marie Stuart sur le trône, mais pour 16 mois seulement. Suivra Charles IX,mais le préféré de Catherine lorgne vite le trône et sera roi sous le nom d'Henri III, il est entouré de « mignons » très efféminés et ne pourra donner de descendant .
Et au milieu de ces garçons s'épanouit Marguerite de Valois, Margot, « la perle » , qui n'a pas le sens aigu de la diplomatie de sa mère et sera surtout folle de sa beauté et aussi de l'amour physique (j'ai renoncé à compter le nombre de ses amants, et encore, ceux connus de la petite histoire) ;
Sa mère la marie très jeune à son cousin Henri de Navarre, qui malgré une vie dissolue ,est un homme capable de louvoyer intelligemment durant toutes les années qui précèdent sa montée sur le trône de France à la mort d'Henri III. Il répudie Margot et se marie avec Marie de Médicis. Il sera le premier des Bourbons.
Dés le début du livre se dessine la violence de ce siècle, la St Barthélémy en est un moment capital , et puis de trahisons en querelles, les poignards sont vite sortis, d'où ,le titre . La cour est encore fastueuse, même si les caisses sont vides,l'or et les pierres précieuses sont très proches du sang de ceux qui les portent.
Une remise en mémoire d'une période qui marque la fin de la Renaissance.
Belle lecture.
François II est mort. Marie Stuart, sa veuve, retourne à Edimbourg dans l’espoir d’un nouveau mariage. Catherine de Médicis, devenue régente, espère encore et toujours trouver un terrain d’entente entre huguenots et catholiques alors que le colloque de Poissy a échoué. Commentaires du duc de Guise. « Nous avons beaucoup perdu, madame, insiste le duc de Guise. Ce colloque a offert un statut aux huguenots. Ils vont redresser la tête et leur orgueil n’aura plus de limites. Vous rendez-vous compte qu’ils représentent un danger mortel pour la monarchie, pour votre famille ? Ne faites pas l’erreur de vouloir boire à deux fontaines à la fois. »
Sous la plume de Catherine Hermary-Vieille, Catherine de Médicis brille par son intelligence quelque fois machiavélique. Elle tient à défendre l’intégrité du royaume et attend avec impatience l’arrivée, sur le trône, de son fils préféré, Henri III. « Grâce » à elle, ses fils s’entredéchirent, se haïssent. C’est elle qui tient le pouvoir, rien ne se fait sans son aval, ni sans l’avis de ses astrologues. Sous le règne de Charles IX, après l’attentat manqué contre l’amiral de Coligny, et afin d’éviter que les Guise ne prennent le pouvoir, elle pousse le roi à ordonner ce qui sera la nuit de la Saint Barthélémy «Le danger est imminent, insiste Catherine. Usez, mon fils, du glaive que Dieu vous a confié pour l’élimination des mécréants ».
Margot épouse Henri de Navarre, protestant. Drôle de cérémonie de mariage où Henri reste sur le parvis pendant que Margot entre à l’église seule. La belle et appétissante Margot a de multiples amants, ce n’est un secret pour personne. Elle aime comploter, mais sans le talent de sa mère pour ce faire. Les relations entre la mère et la fille sont glaciales. « Catherine ne parvient pas à cajoler sa fille, une effrontée, coquette, trop avide de preuves d’amour. Ses élans l’agacent. Elle n’aimait pas que le feu roi Henri la prenne sur ses genoux par la mignarder, l’appelant « ma petite femme. Diane et Margot, deux voleuses. » Tout est dit dans cet extrait. Chez Diane de Poitiers, LA rivale, Margot trouvait la tendresse.
Le Louvre ? Un château où personne ne se sent à l’aise, où les mains et naines des Valois espionnent tout le monde, où les murs ont des oreilles et des épées, un lieu sombre, froid, humide. Ainsi le Duc de Guise « ne se sent jamais à l’aise au Louvre. On a l’impression que des regards ennemis guettent sans cette une proie à abattre ». Cela devient pire avec l’accession au trône de Henri III et de ses Mignons « Margot retrouve l’atmosphère irrespirable de la cour…Henri et François s'affrontent en réalité par fidèles interposés. Il n’y plus de banquet, plus de bal où des insultes ne soient prononcées ou des défis inacceptables ne soient lancés en présence même du roi. »
En lisant, je visualisais Catherine de Médicis, par monts et pas vaux et par n’importe quel temps, dans sa voiture aller parlementer, essayer, encore et encore, d’arranger les choses à sa sauce. « Catherine monte en voiture. Son obésité, ses rhumatismes, ses maux d’estomac sont d’incessantes incommodités, mais a-t-elle le choix ? »
D’or et de sang, la malédiction des Valois, baigne dans une atmosphère lourde, noire, faite de complots, d’assassinats, de vengeance, de guerre. Charles IX sur son lit de mort dit à sa nourrice : « Ah ma nourrice, chuchote Charles, ma mie, que de sang et que de meurtres ! Ah, que j’ai eu un méchant conseil ! » Avec la mort de Henri III, la sulfureuse dynastie des Valois s’éteint, les Bourbons arrivent au pouvoir avec Henri IV. Un livre où il est beaucoup question de différentes religions, de guerre de religions, un sujet très actuel.
L’écriture classique et belle de Catherine Hermary-Vieille fait que j’ai lu cette fresque historique avec grand plaisir et des nuits écourtées
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