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À quinze ans, East est déjà un petit caïd : devant la taule où on vend et consomme de la dope, il est le chef de l'équipe de guet. Le jour où les flics débarquent, c'en est fini de son job. Pour conserver sa place dans le gang, East doit se racheter. Quitter L.A., récupérer des armes et éliminer un juge à l'autre bout du pays, là où il neige. Le tout dans un monospace pourri et avec une équipe de bras cassés. Une équipée sauvage...
Los Angeles, les quartiers pauvres, loin de Beverly Hills, de ses stars et de ses paillettes, c’est là qu’Easton surnommé East, quinze ans, grand adolescent dégingandé au crâne rasé, passe ses journées à « guetter » pour son oncle, un gros dealer du coin. Inévitablement, l’affaire finit par mal tourner et s’en suit un défilé d’aventures, ayant pour but initial de racheter la dette contractée malgré lui. Cette quête amènera East, au contact de plusieurs personnages cabossés par la vie et la manque d’éducation, à apprendre à faire la distinction entre ce qu’il veut vraiment et ce qu’il rejette.
La lecture est fluide, insidieusement on se prend d’affection pour ce gamin des rues contraint de bien grandir au milieu de cette misère sociale.
Malgré ce moment très agréable de lecture, une impression diffuse de « déjà vu » m’a poursuivi tout au long des 380 pages que dure le roman. Tantôt des scènes de « Moonlight », dernier film réalisé, en 2016, par Barry Jenkins, issu de l'adaptation de la pièce de théâtre de Tarell Alvin McCraney, remontaient à ma mémoire. Tantôt, par vagues, je ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle avec un autre roman en mode « Road Movie » écrit par Henri Lœvenbruck « Nous rêvions juste de liberté ». Si ces deux références de la culture américaine récente n’ont probablement aucun lien avec « Doggers », je reconnais que le thème a fait poindre une légère lassitude et ne m’a pas permis de profiter pleinement de cette histoire contée par Bill Beverly.
Bien sur le papier, la rencontre entre ce texte et moi ne se fait pas. Je décroche dès les premières phrases, tente de poursuivre en m'agrippant aux quelque passages qui me plaisent, je persévère, mais très vite, je sens que j'atteins un point de non-retour, celui au-delà duquel je ne suis pas capable de lire un bouquin qui ne m'intéresse pas. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ressens vraiment un moment dans une lecture difficile où je ne peux plus avancer où le moindre mot devient un effort. Alors, je ne sais toujours pas pour vous, mais moi, je -"moi je moi je", je me la fais un peu narcissique- n'aime pas me faire du mal et préfère arrêter un livre plutôt que d'aller au bout sans plaisir, avec rien qui ne m'y retient. Beaucoup de personnages, une ambiance pas à mon goût, un style que je n'aime pas, plus plein de détails difficiles à cerner et à expliquer... enfin beaucoup de choses qui ne me vont pas. Voilà voilà voilà, donc Dodgers, sélectionné pour le Prix des meilleurs polars de lecteurs de Points, ne fera pas partie de mes finalistes...
Les Boîtes, un quartier déshérité de Los Angeles. C'est ici qu'East a grandi et qu'il s'est fait sa place au soleil. A 15 ans, il est chef guetteur pour Fin, le parrain de la drogue local. Il surveille une ''taule'', une baraque où les drogués viennent s'approvisionner et se shooter, qu'il protège des importuns et qu'il fait évacuer en cas de descente de police. Mais East n'a pas assuré. Il n'a pas vu les flics arriver et sa taule a fermé. Et Fin exige réparation. S'il ne veut pas être exclu du gang, il doit se racheter. Sa nouvelle mission : traverser les Etats-Unis le plus discrètement possible pour aller descendre un juge qui doit témoigner contre Fin. Pour l'accompagner, il y a Ty, son demi-frère, 13 ans à peine mais déjà une mentalité de tueur, Walter, grassouillet, conciliant et faussaire à ses heures et Michael Wilson, le seul majeur, faux étudiant frimeur, chargé de les baby-sitter. Une voiture passe-partout, quelques billets en poche, une adresse pour récupérer des armes, et les voilà partis pour un road-trip vers le Wisconsin avec en tête l'idée obsédante qu'ils vont devoir tuer un homme. Au fil des kilomètres, l'ambiance se tend et le plan bien rôdé dérape peu à peu.
Quatre jeunes noirs déguisés en supporters des Dodgers censés se rendre à une réunion familiale...une couverture dont ils n'auront pas à se servir puisque la police les laisse filer sur les routes américaines en toute liberté. Des stations services, des sodas, des kilomètres et la violence larvée de ceux qui pour survivre ont du se battre dès le plus jeune âge.
Si on n'adhère pas d'emblée au concept, on s'ennuie assez vite dans cette histoire qui se traîne jusqu'au fin fond de l'Amérique. Certes le personnage d'East est plutôt intéressant, partagé entre le monde qui est le sien et son désir presque inconscient d'une autre vie mais le reste est plutôt banal : drogue, violence, gang, etc.
Il faut aimer les ambiances sombres, l'Amérique et les road trips, sinon on peut rester sur le bord de la route.
Quel ennui...Je suis la première stupéfaite d'avoir un avis aussi négatif à donner sur un livre qui, pourtant, semble enthousiasmer la critique de toute part. On m'annonce "Tour à tour quête initiatique, tragédie sociale et drame intime. Une sacrée baffe" et personnellement, la baffe, elle m'aurait été bien utile quand je baillais à m'en décrocher la mâchoire devant le récit.
Je suis une véritable amatrice de romans noirs, de polars, de thrillers. Je suis particulièrement attachée au décryptage des personnalités des personnages, de ce qui se cache sous la couverture qu'ils se sont tricotés, de ce que réservent les coins les plus secrets de leur intimité, de la compréhension de leurs pulsions et leurs réflexions. Pour moi, ces éléments sont indissociables d'un roman noir. Alors forcément, en lisant dès la quatrième de couverture que Dodgers avait cette spécificité de décortiquer dans le moindre détail les héros, je commençais la lecture avec une frénésie toute particulière. Las... dès les premières pages, je me sens perdue, les demi-descriptions ne me conviennent pas, je ne situe rien, ni les lieux, ni le contexte, ni les personnages. Très vite, je lâche l'affaire, impossible de rentrer dans le roman qu'il m'a été très difficile de terminer.
Il n'y a aucun intérêt à ce que je passe en revue tout ce qui me déplaît dans ce livre, ce n'est qu'un avis parfaitement subjectif et je pense tout simplement que ce n'était pas un livre pour moi : trop compliqué, trop ambitieux, trop détaché de ce que j'aime dans ce type de roman ? Je ne sais pas vraiment où le récit pêche le plus, le fait est qu'il ne m'a pas plu, et qu'il ne finira décidément pas dans ma shortlist pour élire le polar du Prix Points 2017.
Un roman noir américain plébiscité par les plus grands dont Donald Ray Pollock + un road trip au travers des États-Unis + une traduction magistrale + un premier roman annonçant le début d'une flopée d'autres du même calibre + un format parfait (l'odeur et la forme d'un livre sont essentiels pour un lecteur chevronné) = un coup de cœur ! Dodgers est assurément à mettre dans le top de cette année aux côtés de Fausse Piste, Les Maraudeurs, Le chant de la Tamassee et Bull Mountain ! Vous ne pouvez pas le manquer !!
Bill Beverly nous livre son tout premier roman mais on peut en douter en voyant la qualité tant de l'intrigue que du style ! En effet j'ai été complètement happée par cette écriture vraiment poétique, sublime, philosophique à l'image du voyage initiatique qui se joue entre les pages. La traduction de Samuel Todd est vraiment incroyable car il a su garder le rythme soutenu, tendu de l'ensemble du roman tout en gardant l'empreinte de cette plume magnifique. Je n'ai pas assez de superlatifs pour dire à quel point j'ai aimé me plonger dans ce récit !
En effet ce roman n'est pas qu'un simple roman noir ou roman policier, il s'agit d'un véritable roman d'apprentissage où le héros - East - va devoir affronter ses peurs, le sang sur ses mains, ses choix. Je me suis vraiment attachée à lui car malgré ses défauts, il garde la tête froide, il continue à avancer, il trace sa route. A ses côtés vous retrouverez le mystérieux Ty, le frère cadet d'East, jeune loup enragé de la gâchette; Walter le lourdaud qui sera pourtant d'un sang froid exemplaire dans les moments clés du roman et Michael Wilson l'aîné de la traversée qui se révèlera être un vrai boulet, irresponsable. Quatre jeunes dans un monospace bleu sur les routes avec un objectif : tuer.
Ce road trip est extrêmement bien ficelé car malgré le fait que les États défilent, que ni le lecteur ni les personnages n'ont le temps de s'y poser pour observer les lieux; l'auteur rend hommage à chaque atmosphère inhérente aux lieux. C'est un très beau portrait d'une Amérique à la dérive que ce soit dans les grandes villes comme Las Vegas ou Los Angeles ou dans les petits patelins de l'Iowa ou de l'Ohio.
Chaque page tournée, chaque kilomètre effectué vous rapproche du dénouement. Vous serez surpris par les rebondissements, vous ne voudrez pas quitter ces petits voyous mais vous saurez en ayant fini ce livre que vous venez de découvrir une perle rare, un grand écrivain, une merveilleuse plume.
En définitive, quel magnifique coup de cœur pour ce livre à classer parmi les géants !
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