"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sarh, 1984. Kandji, sept ans, s'émerveille devant une peinture accrochée au mur du salon. Ebloui par la scène et les couleurs du paysage, il se fait la promesse de devenir peintre alors que le Tchad traverse une des périodes les plus violentes de son histoire. Djarabane, « Que faire » en langue Sara, est une réflexion sur l'exil et la place des rêves d'enfants dans un contexte politique précaire.
La Tchad, cet inconnu, traité sous forme de BD. Je ne m'attendais pas à m'y intéresser. On grandit avec Kandji qui se fait doucement une place, un peu décalée, dans cette société violente. J'attends le 2e tome.
Lecture réalisée dans le cadre du #prixorangedelabandedessinée
Tchad, 1984, le conflit avec la Libye se propage. Le contexte est dangereux entre guerre civile et répression violente. Même à Sahr, ville du sud, l'ambiance est entrain de changer. C'est ici que l'on fait la connaissance de Kandji.
Il a 7 ans, l'âge de la découverte et des interrogations. Il partage sa vie entre l'école, la rue et la maison familiale. Alors que son père, inquiet, est à l'écoute des derniers évènements sur le poste de radio, il rêve devant ce beau tableau coloré qui orne le mur. Son père affecté à la capitale N'Djamena, il va bientôt falloir partir. On retrouvera alors Kandji plus tard, plus grand, son rêve de devenir artiste en bandoulière.
Adjim Danngar nous peint un pays sur ses gardes mais toujours riche en personnages surprenants, en symboles oniriques. C'est peut-être un peu sa vie qu'il nous raconte, celle de l'exil, celle d'un petit garçon livré à lui même qui voulait faire de l'art son métier.
Derrière cette superbe couv, très "Van Goghienne", se cache un trait noir fin et précis. Les couleurs sont rares mais ont du sens. C'est dans un monde à part que nous mène Adjim Danngar, où le réel s'échappe parfois face à la violence, où les coutumes n'épargnent pas les enfants, un monde de débrouillard dans lequel Kandji essaye de faire sa place.
Djarabane veut dire "que faire". C'est la question posée par cet album. Que faire quand rien ne vous prédestine à atteindre vos rêves ? Ce tome 1 nous montre que Kandji a de la ressource et qu'il est bien décidé à tout tenter pour faire aboutir son désir d'être artiste. La suite le confirma peut-être ...
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