80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Loin de s'en tenir au genre de la description d'un caractère national, ce texte fixe le tempérament d'une Italie historique mais aussi éternelle, marquée par des aspects anthropologiques constants. En Italie, il n'y a pas de "société", au contraire de la France, l'Angleterre ou l'Allemagne, où sont entretenus des simulacres d'illusion sociale, où l'on évite le mal non par devoir mais par éducation. En Italie, la vanité ne se masque pas, elle se présente telle qu'elle est, car non voilée par le paravent de la "société". Pour autant, Leopardi se garde bien de défendre coûte que coûte la "civilisation", lui qui envisage un bonheur d'avant toute civilisation, relié à la poésie de l'enfant, de l'animal ou de l'homme primitif. A rebours du mythe façonné par Stendhal, Leopardi pose un regard critique sur l'Italie et ses moeurs, empreintes du plus profond cynisme. Et ce discours de posséder une valeur prophétique : il annonce le sort de toutes les civilisations modernes qui, incapables de survivre à la destruction des illusions, sont condamnées au nihilisme.
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