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Pour qu'une révélation mystique, bannie par huit siècles d'obscurantisme, n'émerge à nouveau, Maximilien de Borotra, fanatique chrétien ultra conservateur, avait versé le sang, il y a deux ans, laissant pour mort Richard Quayrane et Jérôme Carven. De Borotra incarcéré, la vie, depuis, semblait suivre son cours, paisiblement, mais la haine est un poison tenace. Un des pires criminels que la terre bulgare ait porté se présente à Richard Quayrane et lui signifie qu'une partie sordide commence : L'éradiquer lui et tout son entourage, le priver de tout ce à quoi il tient, dévaster tout jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à détruire. Terroriste de réputation internationale, chimiste de talent, il va répandre sur Toulouse l'effroi et la fureur des bombes.
Alain Roumagnac, cinquante ans, gendarme en unité dédiée à la prévention auprès des jeunes. Passionné boulimique : littérature, musique, cinéma, voyages, sports mécaniques... en bref, toute lucarne vers ailleurs... À quarante ans, il se lance le défi de l'écriture, par amour des mots. Il ne finalise son premier roman, L'ombre des derniers cathares, qu'à la décennie suivante. Un objectif : par le polar, saisir le coeur des gens, faire résonner les émotions, en mettant en scène les situations tragiques, éblouissantes, révoltantes qui font vibrer le genre humain. Installé en Haute-Garonne depuis 2003, il réside désormais à Muret.
Dieu, le Diable et le boucher d’Alain Roumagnac
Nous retrouvons avec plaisir le personnage fétiche de l’auteur , rencontré lors du premier opus L’ombre des Cathares. L’enquête s’articule autour d’une vengeance et d’un enlèvement particulièrement douloureux mais c’est le cas pour tous les enlèvements n’est-ce pas ? Le rythme y est extrêmement soutenu , et la plume de l’auteur légère et dynamique ce qui est vraiment agréable.
Dans le premier opus le lecteur avait fait connaissance avec Richard Quayrane, lieutenant de police qui avait beaucoup de difficultés à faire le deuil de sa femme Katharina et qui dans son métier ne se reconnaissait plus « dans le naufrage de son époque, lui qui gardait les deux pieds rigoureusement plantés dans le sol, les yeux tournés vers des repères qui n'étaient que les siens. »
Il devait résoudre (par un détour insolite) l'énigme Quo fata ferunt, hora fugit, stat jus : Là où les destins l'emportent, l'heure fuit, le droit demeure.
Le lecteur ayant lu cet opus n'a pas oublié les Cathares surnommés les parfaits. Ces derniers avaient pour ultime défenseur l'obscur Maximilien de Borotra.
Deux ans plus tard, le temps de panser les plaies, le lecteur retrouve Richard Quayrane et son nouveau compagnon Takos un Mâtin de Naples de soixante kilos.
Et c'est à Takos qu'un étrange Bulgare va s'en prendre en le percutant violemment avec son véhicule, laissant Richard aussi déboussolé que vindicatif. Puis c'est au tour de Max, fils de Jérôme, l'ami fidèle de disparaître.
C'est ce début d'intrigue d'une force incroyable qui fait le relais avec l'opus précédent, et cela d'une manière fort crâne.
Le lecteur lit les mots les uns après les autres avec l'impression de voir défiler sous ses yeux ce que l'on nomme « l'effet domino ». Une réussite pour un effet maximal.
Dire que Richard Quayrane est dans la tourmente est un euphémisme.
« Dans un groupe comme celui-ci, il y a des codes et ils ont force de loi. Celui qui arrive ne choisit pas sa place. Il récupère celle laissée vacante par celui qu'il remplace. »
Il y a des énigmes qui ne finissent jamais car de puissants cercles prennent la suite avec des hommes de main qui viennent de Bulgarie.
Mi-roman coup de théâtre, un point d'orgue qui vous donnera à peine le temps de reprendre votre souffle que vous serez emporté dans une spirale de folie meurtrière. Ce n'est pas la douce mélopée de la Maritza (chantée par Sylvie Vartan) qui arrose.
« Les fauves ne sont jamais plus dangereux que lorsqu'ils sont blessés. »
Richard Quayrane et ses amis ont résolu une énigme vieille de plusieurs siècles ce qui n'a pas plu à tout le monde.
Evidemment je ne vous dévoilerai rien de plus sur cette intrigue. Mais ce que je peux vous dire, comme le cinéma autrefois offrait des seconds rôles merveilleux, ce roman sait mettre en scène ses têtes d'affiches et donner de l'étoffe à ses personnages qui n'ont de secondaires que le nom.
J'emprunterai ma conclusion à notre auteur Toulousain Goncourt 2020 « Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon » en lisant ce polar vous en mesurerez toutes les retombées.
Amis lecteurs j'espère que vous seraient tentés par l'aventure, et comme vous le conseille un des personnages : « Prenez bien soin de vous et des vôtres, dans ce monde agité qui ne sait pas bien où il va. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 23 mai 2020.
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