"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Sur les riches, sur les bourgeois, on croit savoir d'avance, c'est comme les cochons, on ne les aime pas.Selon un excellent dictionnaire des synonymes, borné, commun, conformiste, conventionnel, égoïste, étriqué, formaliste, grossier, lourd, moyen, pantouflard, philistin, médiocre, singe, trivial, vulgaire, c'est la même chose. Les bourgeois sont malheureux et c'est leur faute. Ils sont là, à geindre avec leurs problèmes de riches, leurs dépressions, leurs régimes, les travaux dans leur appartement, la poussière, leurs domestiques, la queue aux télésièges. Quant aux bourgeoises ? Grimaçons ! Un truc étriqué, mal baisé, maigre, pas tendre, la peau trop tendue, les pieds serrés dans des escarpins.Esther et Héloïse se sont rencontrées en sixième, elles sont dans la même classe à l'école Alsacienne, une école privée parisienne, une école pour bourgeois libéraux, les pires, ceux qui ont toutes les chances, sans les règles. Elles sont donc des filles à papa, des gosses de riches, la cuillère en argent dans la bouche, pendant longtemps elles ne connaîtront rien d'autre, des visières sur les yeux, leurs pistons, leurs vacances, les meilleures places dans le train. Qu'elles souffrent comme tout le monde, qu'on les enferme, qu'elles subissent ce que toutes les petites filles, les adolescentes, les femmes du monde subissent ! Il n'y a pas de raison qu'elles échappent, parce qu'elles sont nées dans les bons quartiers, au sort qui leur est réservé.
Pourquoi Héloïse et Esther et pourquoi pas nous ? C'est injuste.On peut les détester de ne rien savoir au-delà de ce qu'elles ont, c'est facile et cela arrivera, et elles seront punies, enfin surtout Héloïse. » Une amitié naît entre deux petites filles de bonne famille qui se ressemblent, grandissent ensemble et suivent le même chemin : elles se marient, ont des enfants, divorcent en même temps, ont des histoires d'amour similaires... jusqu'au jour où la mort frappe à la porte de l'une d'entre elles. Une fable drôle et amère sur la bourgeoisie, l'amitié et la mort.
Un nouveau roman de Colombe Schneck, je ne pouvais pas passer à côté ! J’adore son écriture.
Esther et Héloïse sont devenues amies au collèges, elles se ressemblent. Elles fréquentent l’école alsacienne, une école privée parisienne. La narratrice, s’improvisant enquêtrice en sociologie, raconte leur enfance, puis adolescence dans un milieu aisé et les suit tout au long de leur vie. Elle compare leur environnement familial et nous explique que ce sont deux bourgeoises mais avec des nuances.
Si parfois elles se perdent de vue, séparées par leur vie (études, vie professionnelle, mariage, enfants, …), elles finissent toujours par se retrouver. Jusqu’au jour où Héloïse annonce à Esther qu’elle a un cancer. Esther se rend compte que ce n’est pas si facile, évident d’être amie avec quelqu’un de malade, en sursis. Alors qu’Héloïse paraît insouciante, a un nouvel amoureux, profite de la vie et voyage, Esther n’arrive pas à prendre de recul, sa vie amoureuse est un désastre.
Il y a quelques passages plus féministes, sur les différences de salaires, sur les femmes travaillant et élevant les enfants, gérant tout le quotidien, fatiguées, alors que les maris rentrent tard et ont des exigences.
Un roman court (147 pages) qui laisse plutôt le goût d’un livre dédié à une amie partie top tôt, d’ailleurs il est dédicacé « à la mémoire de mon amie Emmanuelle (1966-2018) ». Vous l’aurez compris, Esther est le double de Colombe Schneck.
Merci Netgalley et Stock pour cette lecture
Esther et Héloïse se sont rencontrées en 6ème, sur les bancs de l'Ecole Alsacienne.
Deux petites bourgeoises donc, mais pour elles, juste deux amies de la classe moyenne (Pressentant l'injure, Esther avait demandé à son père ce qu'il en était, et il avait nié être bourgeois !)
Appartements près du Luxembourg, arbre généalogique bien défini pour l'une, aux branches en Europe Centrale pour l'autre ; vacances dans le Sud, dans la maison de famille pas forcément très bien située, mais à St Tropez quand même ...
Une amitié profonde va les lier, parfois distendue quand la vie s'en mêle, les amours, les enfants, le job, mais une amitié très forte qui durera jusqu'à la mort d'Héloïse, si jeune, trop jeune à la cinquantaine.
Hommage à l'amitié, à l'amie trop tôt disparue, certainement pan d'autobiographie, j'ai lu ce roman d'une traite, mais une certaine froideur, le manque d'empathie, les descriptions trop factuelles des personnages et des anecdotes m'ont un peu laissée sur ma faim.
J'aurais aimé un roman plus long, des personnages plus fouillés, davantage de vie, de bruit ... mais cela aurait sans doute fait désordre dans cet univers si / trop feutré !
Dommage ...
Héloïse et Esther sont amies depuis leurs 11 ans. Quarante ans d’une amitié à l’épreuve de tout ce qu’elles ont pu traverser. Quarante ans de vies quasi similaires. Mais Héloïse est malade. Un cancer qui va l’emporter, laissant Esther seule. Alors Esther se souvient : de leur enfance, de leur adolescence, de leur vie de femmes et de mères. Côte à côte, ensemble. Une vie de privilégiées, de bourgeoises mais qui n’est pas exempt des épreuves communes à l’ensemble des humains (la séparation, le deuil, le conflit...).
Ce livre laisse un goût d’inachevé. 140 pages, ramenées à 64 en version liseuse, il donne l’impression d’être le début de quelque chose qui n’a pas abouti. Et pourtant, il y a quelques jolies trouvailles à la fois dans l’étude sociale de la bourgeoisie et dans la relation amicale des deux femmes. Mais le tout est résumé, raccourci. On aurait envie de plus d’ampleur et de profondeur à la place de ces morceaux de vie racontés chronologiquement et vite expédiés.
On reste sur sa faim, sans totalement comprendre l’analyse que fait l’auteure de la bourgeoisie, la distinction qu’elle semble faire entre une bourgeoisie qui serait héréditaire (celle d’Héloïse) et une bourgeoisie qui ne le serait pas (celle d’Esther). On ne sait pas non plus vraiment ce qu’elle cherche à démontrer ici. On peut être bourgeoise et ne pas en être moins mortelle ? Avoir malgré tout un cancer et devoir lutter contre la maladie ? Oui, effectivement, c’est un fait, la maladie ne fait pas de distinction. A moins que l’histoire ne soit celle de cette belle amitié qui traverse les années, mais là encore l’explication reste à fleur de récit. On peut trouver cette amitié belle mais ne pas en être toucher en profondeur.
Bref, ce livre n’atteint pas la valeur documentaire qu’il semblerait devoir incarner à propos d’une classe sociale décrite par un membre qui la vit de l’intérieur. Ni l’émotion qui devrait accompagner le récit de cette amitié au long cours qui s’achève par la mort de l’une des deux femmes.
Elles ont tout : l’argent, la beauté, la culture, des vacances de rêves.
On les envies,
Parfois, en les voyant avec le dernier sac Chanel,
Souvent, en pensant qu’elles ont la vie parfaite,
Jamais, on a pas le time de les croiser, on bosse !
Vous voyez de qui je veux parler ??
Elles, les petites bourgeoises aux teints parfaits et aux tenues irréprochables avec toujours le sourire ! Elles ont la belle vie et elles nous agacent (enfin parfois, en vrai on s’en fout un peu et en même temps pas tant que ça !).
Ici, nous suivons les pas de deux jeunes femmes Héloïse et Esther qui sont amies depuis leur tendre enfance. Elles vivent dans les beaux quartiers de Paris. Ensemble, elle vont traverser la vie : l’école Alsacienne, les grandes écoles, le mariage, les enfants, le divorce, les amants.
Un chemin tout tracé, enfin presque puisque la mort les rattrape plus tôt que prévu. La maladie frappe l’une d’entre d’elle et sépare les deux amies.
Dès les premiers pages, Deux petites bourgeoises nous plonge dans ce monde inaccessible. Colombe Schneck décrypte avec justesse ce milieu social, inconnu à mes yeux.
Sa plume décortique les codes avec sarcasme. Nous sourions, rions. Et puis les pages défilent, les jours, mois, années passent à une vitesse folle. Nous voyons sous nos yeux la naissance d’une amitié indéfectible.
Des liens qui se nouent et qui nous serrent le cœur.
Des liens qui effacent le statut social et qui tissent le portrait de deux femmes : Héloïse et Esther. Elles ont un un peu de nous et nous avons un peu d’elles...
Un texte authentique, sincère sans fioriture qui réussit en très peu de pages à nous bouleverser.
Alors, méfiez-vous des apparences, ces Deux petites bourgeoises vont vous attraper le cœur sans vous en rendre compte...
C; Schneck a déjà écrit une quinzaine de romans dont certains primés.
Peut-être voit-elle bouger la société(comme tout le monde) bourgeois ou pas, et de ce pas la voilà partie comme une entomologiste avec une même sécheresse d'écriture dans cette partie là d'ailleurs à expliquer au lecteur ce que sont les bourgeoises, voire même les différences entre "héréditaires" ou non. Elles peuvent souffrir et affronter la mort comme le vulgum pecus, mais ça nul ne l'ignore! Elles peuvent même être fidèles en amitié, c'est le cas d'Esther et d'Héloïse. La seconde partie est un peu plus "charnelle" heureusement.
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