"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Capturé tout jeune lors d'une bataille, Georges de Hongrie passa près de vingt ans en captivité dans l'Empire ottoman du XVe siècle. À son retour en terre chrétienne, devenu dominicain, il s'inspire de son expérience pour rédiger, dans son vieil âge, son Traité sur les moeurs, les coutumes et la perfidie des Turcs. À la fois réquisitoire théologique implacable contre l'islam turc, prophétie apocalyptique, récit de captivité et précis ethnographique unique pour cette époque, le Traité fait alterner l'effroi, l'admiration et le désespoir. Georges de Hongrie est convaincu que les Turcs entraîneront avec eux tout l'Occident dans la géhenne. Non pas tant parce qu'ils sont de terribles combattants, mais surtout parce qu'ils détiennent un diabolique pouvoir de fascination. Ils sont en apparence le plus subtil, le plus sobre, le mieux policé et le plus vertueux des peuples. Devant la beauté du diable, nul ne peut résister. Et Georges de Hongrie parle d'expérience, puisque, il le confesse à mots couverts, il se convertit probablement, et entra au sein d'une confrérie de derviches... Ainsi, le Traité nous parle, au fond, du doute, de la foi, de la conviction, et des ébranlements de la certitude. Il en demeure une peur immense, la Peur du Turc, millénaire désormais, et que l'on s'accorde encore fort peu à raisonner.
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