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Jean Marais a immortalisé sous ses traits la formidable stature de la Bête, dans la fameuse mise en scène de Jean Cocteau.
Le scénario du film, directement issu du conte de Madame Leprince de Beaumont est, comme tous les contes, une bien vieille histoire : une histoire de métamorphose et l'une des plus répandues du répertoire indo-européen. Dans une monographie érudite de 1955, un folkloriste danois (J-Ö Swahn) fait le compte : plus de 1100 variantes de La Belle et la Bête parcourent le monde. La tentation était grande de réunir non seulement les versions les plus représentatives de ce conte, de partir en quête de ses sources et migrations, mais aussi de le mettre en perspective avec d'autres contes à métamorphose où la bête est une animale (de la Chatte blanche de Madame d'Aulnoy jusqu'aux variantes les plus populaires) et le prince, un sauveur.
Cette réunion thématique, de 41 contes littéraires et populaires, nous fera remonter dans l'Antiquité, avec le conte de Psyché ; et au Moyen Âge, avec le mythe de Mélusine. L'anthologie s'accompagne d'une trentaine de photographies de belles et de bêtes éternelles : de pierre et de marbre ; et d'une dizaine de gravures du XIXe siècle.
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