Le Prix Orange du Livre marque cette année sa (quasi) première décennie
Iris n'a pas de papiers. Hospitalisée après un accident de voiture, elle attend pour être opérée que son compagnon, Malo Claeys, trouve un moyen de régulariser sa situation. Mais comment s'y prendre alors que la relation qu'ils entretiennent est interdite ?
C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci, notamment : nous n'y sommes plus les maîtres et possesseurs de la nature. Il y a de nouveaux venus, qui nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître un sort analogue à celui que nous réservions auparavant aux animaux.
Avec cette fable brillante, dans la lignée d'un Swift ou d'un Kafka, Vincent Message explore un des enfers invisibles de notre modernité.
Le Prix Orange du Livre marque cette année sa (quasi) première décennie
Et maintenant ? Ils nous racontent ce qu’ils créent, écrivent ou projettent, depuis leur Prix Orange du Livre jusqu’à leurs œuvres à venir
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Certains disent qu'il faut avoir rencontré une fois un livre qui change votre vie. Pour moi ce fut celui-ci. Un choc philosophique, une écriture qui prend aux tripes.
Ici les hommes sont réduits à ....de la simple nourriture. Élevés, parqués, découpés.... cela vous rappellera sans doute quelque chose.
C'est magistralement écrit.
Je crois que tout est dit dans ce passage, de bourreaux voilà les hommes devenus victimes dans un glapissement quasiment naturel et inéluctable.
En filigrane l'histoire de Malo, qui essaie de contourner les lois que lui même rédige, qui prend peu à peu conscience de la dérive de son espèce sur les hommes. L'histoire se répète ne peut on rêver d'un autre monde ?
De beaux passages sur la beauté de notre terre, d'autres beaucoup plus durs sur le traitement que l'on fait subir aux hommes (animaux) pleine de réalisme à la limite du haut le coeur. Heureusement la belle histoire d'amour entre Malo et Iras adoucie un peu tout cela.
Un roman que l'on se prend en pleine face et que je vais faire passer de main en main tout cet été.
Ayant assisté aux lectures à haute voix par Dominique Pignon, je m'étais plongé dans le livre dès le lendemain; Une dystopie fort intéressante et très bien écrite, un peu glaçante toutefois; Les hommes sont désormais classés en trois catégories par des êtres ayant envahi la terre: ceux destinés à être mangés, les ouvriers esclaves et les hommes et femmes de compagnie...
Dès le 4e de couverture, le ton est donné : "Il y a, pour résumer, trois catégories d'hommes: ceux qui travaillent pour nous; ceux qui s'efforcent de nous tenir compagnie; ceux que nous mangeons."
"Défaite des maîtres et possesseurs" est certainement l'un des livres les plus percutants que j'aie jamais lu. Un uppercut littéraire, tant par son propos que par la simplicité et l'efficacité de son style. Un propos qui porte à réfléchir sur un sujet d'actualité: la domination de l'homme sur toutes les autres espèces et l'usage, souvent indigne, qu'il en fait. Ce qui est particulièrement percutant, c'est le style utilisé, pas de grands cris, pas de revendications bruyantes, mais simplement une mise en perspective sur le mode du récit factuel. Vincent Message décrit par exemple un élevage et un abattoir "d'humains de consommation" en utilisant exactement le même argumentaire, la même phraséologie, le même verbiage et la même dialectique qu'emploient de nos jours les défenseurs des élevages d'animaux de consommation, même les plus sordides.
Entendons nous bien, je ne suis pas végétarienne, encore moins vegan, mais il n'empêche que je suis préoccupée par la cause animale. Il faut dire aussi que la fille et petite-fille de boucher à l'ancienne que je suis ne reconnais en aucun cas les élevages et filières industrielles, avec tous leurs excès et leurs conséquences, comme un mode de production valable.
Un livre qui ne laissera personne indifférent, c'est absolument certain, et qui peut faire réfléchir tout un chacun aux excès consuméristes de notre société actuelle, mais sans donner de leçon
Iris n'a pas de papiers. Hospitalisée après un accident de voiture, elle attend pour être opérée que Malo Claeys, avec qui elle habite, trouve un moyen de régulariser sa situation. Mais comment la tirer de ce piège alors que la vie qu'ils mènent ensemble est interdite, et qu'ils n'ont été protégés jusque-là que par la clandestinité ?
C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : nous n'y sommes plus les maîtres et possesseurs de la nature. Il y a de nouveaux venus, qui nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître le sort que nous réservions auparavant aux animaux.
Il remet en cause l'emprise de l'homme sur la nature.
Je n'ai pas aimé ce livre que je n'ai pas compris....C'est trop tourné vers la science fiction, trop irréel...
Au début de la lecture, l'accès à l'histoire est un peu difficile...Il faut s'approprier les définitions de l'auteur quant aux hommes qui travaillent , à ceux de compagnie et à ceux qui seront mangés par les autres venus d'ailleurs...(mais on ignore d'où) qui désormais les dominent et décident de leur vie. La narration est dense à parfois s'y égarer. Mais très vite on s'attache à l'histoire d'Iris (élevée pour être mangée) recueillie en secret par un haut dirigeant du ministère. Original et étonnant roman à ne pas manquer !
Vincent Message, jeune écrivain, en est déjà à son second roman. Après Les Veilleurs, publié en 2009, il réussit une œuvre marquante qui incite à une profonde réflexion sur nos habitudes de vie et de consommation. Justement récompensé par le Prix Orange du livre 2016, Défaites des maîtres et possesseurs est une fiction complètement d’actualité.
Le narrateur se nomme Malo Claeys et nous comprenons petit à petit qu’il vient d’ailleurs, que la société dans laquelle il vit est fliquée et qu’il est très inquiet à cause de la disparition d’Iris, une clandestine qui vivait à son domicile. Saskia, son ex-épouse, est partie avec Yanis, leur fils. Aurait-elle dénoncé Iris ?
Retrouvée inanimée au bord de la route, Iris doit être amputée puis greffée mais son bracelet est détérioré et il faut absolument lui en procurer un autre car elle sera piquée puisqu’il y a trop d’hommes sur cette terre…
Peu à peu, nous comprenons ce qui s’est passé et l’incompréhension devant la situation sur Terre : « autant de gâchis, de morts inutiles, un pareil consentement à faire souffrir et à détruire sans retour. » Que c’est bien observé ! Malo constate que nous recherchons des êtres vivants ailleurs mais que nous massacrons les animaux sur terre, dans les mers.
La recherche menée par Malo l’amène à se souvenir comment il a sauvé Iris et nous emmène dans une ferme humaine d’élevage… scènes difficilement soutenables mais l’écriture de Vincent Message permet au lecteur le plus sensible de passer au-dessus du premier réflexe épidermique pour aller au-delà. Une réflexion salutaire.
La colonisation menée par ces êtres venus d’ailleurs ne peut que rappeler ce que nous avons fait sur d’autres continents : les guerres, les nombreuses victimes, les virus apportés, les espèces disparues, la pollution… Ils ont pris notre habitude de tout nommer, pour mieux dominer ?
Nous apprenons que les hommes ont été classés en trois catégories par ceux qu’ils nomment « les démons » : « ceux qui travaillent pour nous ; ceux qui s’efforcent de nous tenir compagnie ; ceux que nous mangeons. Nous les traitons, tous, comme des êtres à notre service, que nous utilisons pour combler autant que faire se peut nos désirs et avec lesquels nous pouvons en user comme bon nous semble, pour peu que cela contribue à améliorer notre sort, ou l’agrément que nous prenons à la vie. Nous sommes durs avec cette espèce, sans doute, mais c’est pour le plus grand bien de la nôtre. Nous savons tous, parce que c’est une affaire d’instinct, ou de bon sens, que les intérêts de notre espèce sont des intérêts supérieurs. »
Cette longue citation ne vous rappelle rien ? Vincent Message va loin dans le parallèle avec ce que nous faisons subir aux autres espèces et cela doit nous faire réfléchir et modifier nos comportements.
D’autres débats animent la quête de Malo et l’histoire devient de plus en plus palpitante. Un seul mot s’impose : défaite. « Qui veut être le maître se perd ; qui veut par-dessus tout compter au nombre des possesseurs ne se maintiendra qu’en dépossédant tous les jours, tous les autres. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Le monde tel qu'il pourrait être... la terre s'est fait envahir par des êtres qui peuvent nous ressembler mais qui ont pris le pouvoir sur les hommes. Ceux-ci sont utilisés comme bêtes de somme, afin de réaliser des tâches subalternes, comme êtres de compagnie ou, tout simplement, pour être élevés à des fins alimentaires...
C'est certes de la fiction mais je ne l'ai pas pris comme un livre de science-fiction. Ces êtres venus d'ailleurs sont en fait nous, tels que nous agissons en gaspillant les ressources sans respecter les autres êtres vivants de la planète.
Ce livre nous engage finalement dans une réflexion sur ce que nous avons fait de la Terre. Au-delà il engage aussi une réflexion sur la démocratie lorsque les "autres" entament un débat législatif sur le fait de prolonger ou non la durée de vie des humains au-delà de 60 ans. Ils savent que les humains ont une conscience mais cela vaut-il la peine de prolonger la vie pour autant, de ne pas les envoyer à l'abattoir puisque de toutes façon, après les soixante années ils ne servent pas à grand chose?
C'est assez bien écrit pour susciter une réflexion ou une prise de conscience du lecteur. Parfois cela fait même froid dans le dos quand on se prend au jeu de se mettre en situation et d'être considéré comme une bête destinée à l'élevage. Assez de sentiments pour refermer ce livre en se disant que c'est réussi puisque au-delà du plaisir de lecture il y a le "cerveau qui travaille" pour s'interroger sur nous-mêmes.
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