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De Tintin au Congo à Odilon Verjus ; le missionnaire, héros de la BD belge

Couverture du livre « De Tintin au Congo à Odilon Verjus ; le missionnaire, héros de la BD belge » de Philippe Delisle aux éditions Karthala
  • Date de parution :
  • Editeur : Karthala
  • EAN : 9782811104955
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La figure du missionnaire tient une place éminente dans Tintin au Congo, qui se présente tout autant comme un éloge de l'évangélisation que comme une apologie de la colonisation. Mais beaucoup d'autres héros de papier croisent au cours de leurs exploits un sympathique prêtre barbu en soutane... Voir plus

La figure du missionnaire tient une place éminente dans Tintin au Congo, qui se présente tout autant comme un éloge de l'évangélisation que comme une apologie de la colonisation. Mais beaucoup d'autres héros de papier croisent au cours de leurs exploits un sympathique prêtre barbu en soutane blanche : Tif et Tondu, Blondin et Cirage, Tiger Joe, Marc Dacier, Stany Derval, ou encore M. Tric. En outre, un nombre non négligeable de bandes dessinées « historiques » mettent au premier plan des missionnaires : grandes biographies en images comme le Charles de Foucauld de Jijé, ou brefs récits complets, comme ces deux « Histoires de l'Oncle Paul » consacrées au jésuite De Smet, « apôtre des Peaux-Rouges ».

Loin de se réduire à un élément du décor dans des aventures lointaines, le missionnaire apparaît comme un formidable révélateur des racines de la bande dessinée belge francophone. Cette dernière est née dans un environnement catholique, et elle entend privilégier les grandes aventures « exotiques », tout en cultivant une dimension didactique. Elle ne pouvait donc faire l'impasse sur le missionnaire, personnage mis en avant par tout un discours et une imagerie de « propagande », et présenté comme un explorateur intrépide, mais aussi comme un héros « utile », puisqu'il voue son existence au Salut des autres...

Le vent de liberté et de « laïcité » qui souffle, à partir de la fin des années 1960, sur la bande dessinée belge aboutit à un certain effacement du missionnaire. Mais cette figure était trop ancrée dans l'histoire du genre pour s'évanouir complètement. Au cours des années 1980, des « maîtres » comme Jijé et Hausman apparaîtront dans certaines bandes dessinées sous les traits d'un « ouvrier apostolique ». Mieux, une série humoristique centrée sur un bouillant missionnaire sera lancée au milieu des années 1990 : « Odilon Verjus »...

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